"Un des meilleurs taux de présence": Bardella se défend de tout absentéisme au Parlement européen
Absent du Parlement européen Jordan Bardella? Le président du Rassemblement national s'en défend ce mercredi 17 avril sur BFMTV-RMC, répondant ainsi aux attaques de ses adversaires aux élections européennes, qui lui renvoient régulièrement à la figure ses 21 amendements déposés en tant qu'eurodéputé depuis 2019.
"On peut faire du score: j'ai l'un des meilleurs taux de présence de l’ensemble des eurodéputés français avec 94% d’assiduité au vote", contre-attaque l'élu d'extrême droite.
Un argument déjà ressorti par le parti à la flamme, qui avait publié des visuels sur ses réseaux sociaux pour mettre en avant l'activité de Jordan Bardella. Reste que plusieurs éléments mettent à mal ces éléments de langage. Un "Complément d'enquête" de France 2, diffusé en janvier 2024, en avait goupillé plusieurs.
"Il ne faut pas confondre les rôles"
Certes l'élu d'extrême droite est assidu en séance plénière, en présence des caméras. Mais dans la commission des pétitions, où il siège, la réalité est différente. Vice-présidente de l'instance, l'écologiste espagnole Ana Miranda n'avait pas vraiment reconnu son collègue sur les photos mises en avant par France 2. Commentaire d'un autre eurodéputé: "Je ne l'ai jamais vu là (en commission)".
Dans le détail, entre juillet 2019 et décembre 2023, la commission s'est réunie à 51 reprises. 70% du temps Jordan Bardella était absent, selon France 2. Par ailleurs, l'eurodéputé n'a produit aucun rapport durant son mandat.
"Il ne faut pas confondre les rôles", dit-il sur BFMTV-RMC, rappelant qu'il se situe "dans l'opposition". "J’ai combattu le Pacte vert (Green Deal) qui impose des normes à nos chefs d’entreprise qui nuisent à leur compétitivité. J’ai combattu encore la semaine passée le pacte (sur la migration et l'asile) qui prévoit la répartition obligatoire de migrants dans les communes françaises sous la contrainte de punitions financières", se justifie-t-il. Et d'insister: "J'ai fait précisément mon rôle".
Un nombre d'amendements famélique par rapport à ses adversaires
D'autres élus ont considéré que cela passait par une autre stratégie. En novembre 2023, Le Parisien avait regroupé les amendements déposés par les uns et les autres.
L'insoumise Manon Aubry en comptait alors plus de 3.400, Raphaël Glucksmann (PS-Place Publique) plus de 2.000 et François-Xavier Bellamy (LR) 1.200. Tous les trois sont à nouveau candidats aux élections européennes de juin 2024. "Les amendements de madame Aubry consistent à déplacer des virgules", raille Jordan Bardella qui questionne: "Ils ont changé quoi?"
Jusqu'ici, le patron du RN a le vent en poupe. Pour les élections européennes, il arrive largement en tête avec 30% des intentions de vote exprimées, selon le sondage Elabe pour BFMTV et La Tribune Dimanche, publié samedi 6 avril. Il devance la candidate de la majorité, Valérie Hayer (16,5%), ainsi que la tête de liste du Parti socialiste et de Place publique, Raphaël Glucksmann (12%).
Une position qui lui vaut ce commentaire sous forme d'euphémisme sur BFMTV-RMC: "Peut-être que les Français trouvent un intérêt à ma candidature".