Mayotte : une enquête ouverte après les propos qui avaient choqué de l’élu Salime Mdéré

Des ordures brûlées dans une rue après des affrontements à Majicavo, une commune de la ville de Koungou à Mayotte, le 25 avril 2023.
Des ordures brûlées dans une rue après des affrontements à Majicavo, une commune de la ville de Koungou à Mayotte, le 25 avril 2023.

MAYOTTE - Les mots de cet élu avaient choqué. Invité de la chaîne La 1ère ce vendredi 28 avril, le procureur de la République de Mayotte Yann le Bris a annoncé l’ouverture d’une enquête après une intervention télévisée du vice-président du conseil départemental de l’île, Salime Mdéré.

« Dès que les faits ont été portés à ma connaissance, indépendamment de toute plainte, une enquête a immédiatement été confiée au commissariat de Mamoudzou afin que soient récupérées (...) les bandes pour que l’on puisse avoir des éléments tangibles », a indiqué le procureur, des propos rapportés par franceinfo.

Le 24 avril, Salime Mdéré avait provoqué un tollé après des propos très violents visant les jeunes Comoriens, tenus lors d’une interview sur La 1ère.

Lors de celle-ci, il avait été interrogé sur l’opération Wuambushu, qui prévoit de déloger des migrants en situation irrégulière des bidonvilles et d’expulser les sans-papiers. L’élu avait plus précisément été invité à réagir à un reportage tout juste diffusé et réalisé à Tsoundzou, où des affrontements avaient eu lieu entre la police et des jeunes.

« Il faut peut-être en tuer. Et je pèse mes mots »

« Je refuse de les appeler des gamins. Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment donné, il faut peut-être en tuer. Et je pèse mes mots », avait-il déclaré à l’antenne (voir la vidéo ci-dessous). La journaliste, choquée, l’avait prévenu qu’il n’était pas possible de tenir de tels propos.

Lancé dans sa diatribe, il avait malgré tout continué : « Oui oui, vous ne pouvez pas me laisser, mais s’il n’y en a pas un qui est tué, il y en a toujours d’autres qui vont oser tenter de tuer des policiers. S’ils tuent des policiers, la légitime défense elle est où là-dedans ? »

« De tels propos sont inadmissibles et je les condamne fermement », avait réagi le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, « consterné ». Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, avait exprimé son « indignation ».

Salime Mdéré avait finalement présenté ses excuses dans un message publié sur Facebook, précisant que ses propos avaient « dépassé sa pensée ».

Ce vendredi, le procureur de Mayotte a par ailleurs précisé avoir reçu une plainte de la Ligue des droits de l’homme sur ce sujet.

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