May défend un statu quo pendant la transition post-Brexit

Theresa May va exposer lundi devant les parlementaires britanniques ses projets pour la période de transition qui suivra le Brexit, au cours de laquelle elle souhaite que la Grande-Bretagne continue d'avoir accès au marché unique européen. /Photo prise le 14 décembre 2017/REUTERS/François Lenoir

par William James

LONDRES (Reuters) - Theresa May va exposer lundi devant les parlementaires britanniques ses projets pour la période de transition qui suivra le Brexit, au cours de laquelle elle souhaite que la Grande-Bretagne continue d'avoir accès au marché unique européen.

La Première ministre britannique doit effectuer devant le Parlement un compte-rendu de ses discussions avec les autres dirigeants européens, qui ont accepté vendredi de passer à la deuxième phase des négociations sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

Elle compte défendre sa vision d'une période de transition censée permettre une sortie en douceur de l'UE afin de ne pas désorienter les entreprises ni les simples particuliers.

"Cela contribuera à donner des certitudes aux employeurs et aux familles sur le fait que nous allons parvenir à un Brexit en douceur", dira-t-elle, selon des extraits de son discours publiés par avance.

Elle soulignera la volonté partagée par Londres et ses partenaires européens d'effectuer de "rapides progrès" en vue d'un accord.

Theresa May n'a eu de cesse de plaider pour une telle période de transition mais elle doit encore en négocier le contenu avec l'UE.

LES CONSERVATEURS DIVISÉS

"Durant cette période de mise en oeuvre strictement limitée dans le temps que nous allons maintenant commencer à négocier, nous ne serons pas dans le marché unique ni dans l'union douanière, car nous aurons quitté l'Union européenne", doit-elle rappeler.

"Mais nous proposerons que notre accès réciproque aux marchés reste tel qu'il est, tandis que nous préparons et mettons en oeuvre les nouvelles procédures et les nouveaux systèmes qui soutiendront notre futur partenariat."

Il n'est toutefois pas dit que ce projet fasse l'unanimité au sein de son Parti conservateur, qui reste profondément divisé sur les modalités du Brexit, voire sur le bien-fondé même de cette sortie de l'UE votée par référendum en juin 2016.

Theresa May dira que, durant cette période de transition, la Grande-Bretagne souhaitera commencer à enregistrer les arrivées de citoyens européens en prévision d'un nouveau système d'immigration et espérera conclure, voire signer, des accords commerciaux pour l'après-Brexit avec des pays extérieurs à l'UE.

Au-delà de cette période de transition, la Grande-Bretagne doit négocier avec l'UE la question de leurs futures relations. Theresa May va aborder ce point épineux lundi avec les principaux membres de son gouvernement, pour la première fois depuis le référendum de juin 2016.

L'ensemble du conseil des ministres est censé en débattre ensuite mardi.

Son ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, l'un des meneurs de la campagne en faveur du Brexit, a d'ores et déjà prévenu dimanche que la Grande-Bretagne ne devait pas devenir un "Etat vassal" de l'UE.

(Bertrand Boucey pour le service français)