Les mauvais souvenirs du couvre-feu

Un immeuble à Saint-Ouen, en région parisienne.
Un immeuble à Saint-Ouen, en région parisienne.

Entre la solution espagnole, le confinement local, et la solution allemande, le couvre-feu dans les métropoles (Berlin, Francfort), Paris a tranché. Pour une fois, nous ferons comme les Allemands, même si cette imitation nous rappelle que le couvre-feu est entré justement dans notre imaginaire à l'occasion de l'occupation? allemande.

Localement, cette mesure, qui doit justifier de « l'existence de risques particuliers », avait été prise récemment, comme à Étampes, Fréjus, La Seyne-sur-Mer, surtout à l'égard de la circulation de mineurs. Cette décision est rare, mais par définition circonscrite et presque banale, car relevant des pouvoirs d'un seul maire. Cette fois, elle est imposée d'en haut et ressuscite le vocabulaire martial agité en mars par Emmanuel Macron. Nous sommes de nouveau en « guerre ». Une guerre déclarée à l'incivilité des Français qui contournent les fermetures de bars et autres locaux en s'invitant chez eux. Désormais, certains métropolitains oscilleront entre Le Dernier Métro et Viens chez moi, j'habite chez une copine. À moins que les habitants ne se rabattent sur des fêtes entre voisins encore autorisées.

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