Les maths, les lettres et l’alcool de poire de Grothendieck

Dessins de la main d'Alexandre Grothendieck, contenus dans les archives de Montpellier.

Coupé du monde depuis 1994, le mathématicien n'a cessé d'écrire. La communauté scientifique doit maintenant déchiffrer plusieurs dizaines de milliers de pages qu'il a laissées derrière lui.

Quand Alexandre Grothendieck, aussi inconnu du grand public que célébré par le monde des mathématiciens, se retire à l’été 1991, dans un village des Pyrénées, il ne souhaite plus voir personne. Il vivra en reclus pendant vingt-trois ans acceptant de revoir ses enfants, en septembre 2014, quelques semaines avant de disparaître.

Reste à savoir ce que contiennent les deux trésors qu’il a laissés derrière lui, l’un de 20 000 pages déposé dans cinq cartons à Montpellier et l’autre de 40 000 pages rangé dans une quarantaine de boîtes entoilées réalisées sur mesure.

(Tableau noir de mathématiques grothendieckiennes appliquées à la recherche du Boson de Higgs. Photo DR)

A 63 ans il produisait des maths fécondes

Si les boîtes entoilées n’ont fait l’objet que d’inventaires rapides, on connaît mieux le contenu des cartons de Montpellier confié à l’été 1991 à un ancien élève de confiance. En se penchant sur 1 976 pages rédigées entre octobre 1990 et juin 1991, Georges Maltsiniotis, l’un des spécialistes des maths de Grothendieck, Jean Malgoire, et Matthias Künzer extraient une notion tout à fait féconde baptisée «les Dérivateurs». A 63 ans, l’âge auquel il a rédigé ce qu’il appelait souvent des «gribouillis», les mathématiciens savent qu’ils ont dépassé la période de la grande fécondité. Pas lui, puisqu’il travaille sur une notion à laquelle s’attachent trois autres mathématiciens dans le monde.

Autorisé à publier ce qu’il souhaitait comme il le souhaitait, Jean Malgoire se plonge dans la correspondance échangée avec Jean-Pierre Serre entre la fin des années 50 et le milieu des années 70. Les deux hommes pourraient être présentés comme deux champions de la géométrie algébrique qui tente d’allier la capacité de la géométrie à montrer et la puissance de l’algèbre à démontrer. On peut (...)

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