"Massacre", "horreur": l'ONU et l'UE dénoncent la mort de civils dans l'opération de libération des otages du Hamas

Une libération entre joie et critiques. Après l'annonce samedi 8 juin de la libération de quatre otages israéliens du Hamas en vie, plusieurs voix, dont celle du vice-président de la Commission européenne Josep Borrell, se sont élevées pour déplorer les conditions de leur libération.

En cause, une opération "difficile", selon les mots de l'armée israélienne qui l'a menée, afin de libérer les otages. D'après le ministère de la Santé du Hamas, elle a fait au moins 274 morts.

Les otages ont été libérés alors qu'ils se trouvaient dans le camp de réfugiés de Nousseirat. Âgés de 22 ans, 26 ans, 27 ans et 41 ans, ils avaient tous été "enlevés" sur le site du festival de musique électro Nova, lors de l'attaque sans précédent menée sur le sol israélien par le Hamas le 7 octobre, qui a déclenché les hostilités.

"Le bain de sang doit cesser"

"Noa Argamani, Almog Meir Jan, Andrey Kozlov et Shlomi Ziv sont libres et en sécurité aujourd'hui. Nous partageons le soulagement de leurs familles et appelons à la libération de tous les otages restants", avait d'abord salué samedi le chef de la diplomatie de l'UE.

Il avait cependant dénoncé un peu plus tard "un massacre de civils effroyable". "Le bain de sang doit cesser immédiatement", avait-il demandé.

"Cette horreur doit s'arrêter", a martelé de son côté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Se disant "soulagée" de la libération des otages, la rapporteure spéciale de l'ONU dans les territoires palestiniens Francesca Albanese a déploré que ce soit "au prix d'au moins 200 Palestiniens, dont des enfants, tués et plus de 400 blessés".

"Un triomphe" pour l'association de familles d'otages

L'opération menée par l'armée israélienne entendait montrer qu'Israël ne cède pas "face au terrorisme", avait assuré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, actuellement sous pression dans son pays et à l'étranger.

Le Forum des familles d'otages a salué un "triomphe miraculeux", exhortant le gouvernement et la communauté internationale à obtenir la libération des autres personnes captives.

De son côté, le Hamas a réagi lui aussi, estimant qu'"en commettant d'horribles massacres, l'ennemi a pu libérer certains de ses prisonniers mais en même temps il en a tué, au cours de l'opération", selon le porte-parole de sa branche armée Abou Obeida.

Les otages transférés à l'hôpital

Les otages, selon l'armée, sont "en bonne santé" et ont été transférés dans un centre médical près de Tel-Aviv.

Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre les retrouvailles émouvantes entre Noa Argamani et son père, ainsi que des Israéliens à la plage criant de joie en entendant un maître-nageur leur annoncer la libération des otages.

De nouveaux bombardements ont eu lieu ce dimanche dans la bande de Gaza. Quatre membres d'une même famille ont été tués et plusieurs autres blessés dans une frappe israélienne qui a touché leur maison à Al-Darraj, selon les médecins de l'hôpital Al-Ahli.

Alors que les efforts diplomatiques pour arracher une trêve piétinent, le secrétaire d'État américain Antony Blinken est attendu les prochains jours en Israël, en Egypte, au Qatar et en Jordanie, pour "promouvoir une proposition de cessez-le-feu" présentée récemment par le président Joe Biden, selon Washington.

Article original publié sur BFMTV.com