Massacre dans un village du nord de la Centrafrique

ABIDJAN (Reuters) - Des rebelles de la Séléka ont tué 26 civils dans un village du nord de la République centrafricaine, a annoncé samedi un porte-parole de la présidence, soit le pire carnage de ces derniers mois dans un pays qui tente de se relever après des années de chaos. "C'était un massacre", a dit Albert Yakolé Mokpeme, qui a précisé que l'attaque s'était produite dans le village de Ndomete, à 350 km au nord de la capitale, Bangui. "Les Séléka sont allés de porte en porte", a-t-il dit. Aucun représentant des ex-rebelles de la Séléka, principalement musulmans, n'a pu être joint dans l'immédiat. Des affrontements entre Séléka et miliciens chrétiens anti-Balaka ont débuté vendredi à Ndomete avant de se propager vers la ville de Kaga-Bandoro, où les casques bleus de la Minusca, la mission de l'Onu en Centrafrique, se sont interposés, parvenant à séparer les deux groupes. La Minusca n'a pas fourni de bilan mais, dans un communiqué, "regrette les pertes humaines et les blessés qui ont été enregistrés et dénonce également des attaques contre la communauté humanitaire et le personnel des Nations unies". La République centrafricaine tente de tourner la page sur les violences à caractère ethnique et confessionnel qui ont débuté début 2013 lorsque les rebelles de la Séléka ont renversé le président François Bozizé. Les miliciens chrétiens anti-Balaka ont répliqué, et le cycle des exactions et des représailles a déplacé un cinquième de la population, tandis que l'armée française et les casques bleus de l'Onu intervenaient pour tenter de stopper les effusions de sang. Faustin-Archange Touadéra, ancien Premier ministre, a été élu président en février dernier. Mais rebelles et miliciens sont toujours présents dans de larges portions du territoire. (Joe Bavier; Henri-Pierre André pour le service français)