Masques : la souveraineté bientôt retrouvée

En sept mois, le nombre de fabricants en France est passé de 4 à 21. La production nationale atteindra 100 millions par semaine à la fin de l’année.

Les semi-remorques se succèdent sur le parking de l’usine de Kolmi-Hopen à Saint-Barthélemy d’Anjou, près d’Angers, pour charger les cartons remplis de masques à usage unique. L’entrepôt de logistique, à qui ses 12 mètres de hauteur donnent des allures de cathédrale, n’a plus le temps de se remplir. Les cartons restent moins de douze heures sur les étagères avant d’être emportés, contre trois à quatre semaines en temps normal. Depuis le début de la pandémie, plus rien ne ressemble à l’ordinaire chez le premier fabricant européen de masques chirurgicaux. «C’est le monde à l’envers : nous informons nos clients professionnels de l’état de nos stocks, et ils donnent ensuite leurs commandes», souligne Gérald Heuliez.

A 49 ans, le directeur général en a passé, des nuits et des weekends à jongler entre les exigences de ses acheteurs habituels, celles des nouveaux clients et celles de l’Etat français, qui, entre le 4 mars et fin mai, a réquisitionné tous les stocks de masques chirurgicaux et de FFP2 sur le territoire. Il en a passé, des heures au téléphone à sécuriser les approvisionnements en matières premières, à recruter du personnel, à s’en faire «prêter» par d’autres industriels de la région. Il a aussi acheté des machines –de 9 avant la crise, il y en a désormais 17, et bientôt 21– et ouvert un site dans la région. Cette usine n’avait jamais tourné en permanence si longtemps, pas même en 2009, lors de l’épidémie H1N1. Les masques, qui représentaient 20% des ventes de l’entreprise en 2019, à côté des gants à usage unique, des combinaisons et autres équipements de protection individuelle, constituent désormais 70% des ventes.

Sophie Ledru, trois médailles du travail à son actif, a pris sa décision. Elle ne partira à la(...)


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