Le masque obligatoire dans les transports ? Pourquoi le gouvernement freine (et ne le porte pas)

Le masque obligatoire dans les transports ? Pourquoi le gouvernement freine (et ne le porte pas)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Le masque obligatoire dans les transports ? Pourquoi le gouvernement freine (et ne le porte pas)

POLITIQUE - Pas de « bâton » … pour l’instant. Le ministre de la Santé François Braun a lancé un « appel solennel à la vaccination » contre le Covid-19, ce dimanche 4 décembre sur BFMTV, reconnaissant que la campagne actuelle « ne fonctionne pas », tout en continuant à fortement conseiller le port du masque, sans plaider pour le moment pour son obligation.

« Mon bras ne tremblera pas s’il fallait imposer le masque y compris dans toutes les circonstances, si cela devait arriver à ce niveau-là (...). Pour l’instant, ce n’est pas le cas », a-t-il ainsi indiqué, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, en expliquant suivre « la situation au jour le jour ». « Les décisions suivront l’évolution de la situation », a-t-il également précisé, à l’heure où ce point emblématique des gestes barrières revient dans le débat.

Quels critères pourraient donc décider le gouvernement à prendre une telle mesure ? « La saturation des hôpitaux ou l’évolution de l’épidémie de grippe », a répondu le ministre de la Santé. La France fait en effet face à une « triple épidémie », avec la circulation simultanée du Covid, de la bronchiolite et de la grippe, une situation inédite dont l’évolution est encore difficile à prévoir.

Question d’exemplarité

Le ministre ne portait d’ailleurs pas de protection sur le plateau de BFMTV, comme l’ont fait remarquer les journalistes présents sur le plateau. Et ce, malgré le discours parfois alarmiste des professionnels de Santé sur la propagation actuelle des épidémies. « Il faut être logique et raisonnable », s’est justifié François Braun, ajoutant : « Nous ne sommes pas dans un lieu clos (sur le plateau) en promiscuité. Je veux porter un discours d’honnêteté et de vérité, montrer ce qui est raisonnable, pas avoir une attitude. »

Relancé sur l’apparente contradiction de la Première ministre qui appelait « solennellement » à porter le masque mardi dernier, sans le porter elle-même dans une Assemblée bondée, comme vous pouvez le voir ci-dessous, le ministre de la Santé a quelque peu botté en touche. « Ça ne me choque pas. Je n’y étais pas (...) Il faut être raisonnable dans ce que l’on fait », a-t-il ajouté.

Quelques heures avant l’interview du ministre, Brigitte Autran, la présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) a déploré le niveau « désolant » de la vaccination contre le Covid-19 en appelant par ailleurs « à renforcer le port du masque, tout comme les gestes barrières ».

Selon les autorités sanitaires, lundi dernier, 2 millions de personnes avaient reçu une injection de rappel contre le Covid-19 depuis le lancement de la campagne de rappel le 3 octobre avec des vaccins bivalents. Parmi elles, 1,8 million de personnes avaient reçu une injection avec de tels vaccins, qui ciblent la souche originale et la souche Omicron du Covid.

« Le retour du masque obligatoire est une décision politique et ce n’est pas à nous de le décider. Mais il faut aller vers un port du masque le plus possible dans les lieux clos, là où il y a une promiscuité importante », a-t-elle abondé dans une interview au Journal du dimanche (JDD). La présidente du Covars a par ailleurs indiqué que l’instance qui a remplacé le conseil scientifique donnera « un avis complet » sur la situation épidémique à la fin de semaine ou au début de la suivante.

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