Marvel's Inhumans : "Nous avons la meilleure équipe pour donner naissance à une série au-delà de l’imaginable"

Dans un hangar désaffecté et abandonné de l’armée américaine, près de la mer et à tout juste une heure au nord d’Honolulu à Hawaii, les Studios Marvel, en partenariat avec IMAX et Disney/ABC, ont fait le pari de lancer une série ambitieuse autour des Inhumans. Ambitieuse et secrète aussi, un document d'une quinzaine de pages nous engageant à ne rien révéler des scènes aperçues lors de notre visite, le tournage n'en étant qu'à mi-parcours.

Lorsque le visiteur pénètre dans ces hangars de fortune transformés pendant presque cinq mois en plateaux ultra-sophistiqués, il ne peut être qu'impressionné par la dimension des décors qui reproduisent grandeur nature le monde de ces super-héros, sur la face cachée de la Lune. Les décors sont pensés jusqu'au moindre détail et le dépaysement est instantané, magique et envoûtant. Il est désormais temps de rencontrer l'équipe, à commencer par le réalisateur Roel Reiné. Voici un petit avant-goût de son interview. Cet entretien, ainsi que ceux des comédiens seront publiés en intégralité plus tard dans l'année.


AlloCiné : "Marvel's Inhumans" est tourné en IMAX. Parlez-nous de cette approche et de votre attachement à ce format.

Roel Reiné : Je suis un grand fan d'IMAX. Je pense d’ailleurs que j’ai été dans plus de cinquante cinémas IMAX de par le monde, notamment celui d’Honolulu à Hawaii. Pour moi, l’expérience IMAX est l’expérience ultime pour voir non seulement un film mais pour le vivre. C’est à dire devenir la personne que vous voyez à l’écran. C’est une immersion totale des sens, grâce aux écrans gigantesque et au son. Je me souviendrai toujours d'avoir eu le souffle coupé en regardant le Batman de Christopher Nolan. C'est donc pour moi un honneur d’avoir été choisi pour donner naissance à Inhumans à travers l'IMAX.

Qu’est-ce qui vous a attiré vraiment dans cette aventure et qu’est-ce qui est différent de vos autres expériences cinématographiques ?

Pour moi, c'est un rêve de pouvoir vraiment construire le monde des Inhumains, car comme vous l’avez vu, et même si le film sera truffé d’effets digitaux, nous avons choisi de construire des plateaux gigantesques afin de pouvoir vraiment ancrer ce monde irréel dans le réel. Et puis l’univers des comics Inhumans est tellement légendaire que c’est un défi fascinant à relever. Ce que j’aime avec cette série, c’est qu’elle a des chassés-croisés avec d’autres séries Marvel : cela donne donc de multiples possibilités de narration. Au départ, j’avais vaguement entendu parlé de l’idée d’en faire un film. Et j’étais déjà fasciné par tous ces personnages : Black Bolt, Medusa et même Gueule d'Or, le chien gigantesque des Inhumains. Quand on m’a approché pour en fait en faire une série, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion. Tourner avec des caméras IMAX multilpie la taille du rêve car ce sont des caméras aux capacités extraodinaires.


Ces caméras êtants imposantes, quel défi spécifique cela représente t-il ?

A ma grande surprise, j’ai trouvé le processus de tournage plus facile que ce à quoi je m’attendais. Sachant que depuis le début de cette aventure, l’équipe d’IMAX m’a pris sous son aile, m’a invité à faire vraiment parti de leur famille. Ils m’ont montré de nombreux tests sur écran IMAX et ils ont tout de suite mis à ma disposition leurs caméras. Et puis on ne parle plus d’une caméra de la taille d’un camion comme il y a quelques années. Avec la nouvelle Arri 65, c’est vraiment un autre monde. Evidemment cela reste une caméra assez imposante, donc j’ai appris à la manoeuvrer et à faire des mouvements d’une manière différente. Je construis également mon cadre d’une manière différente. J'ajouterais qu'après avoir vu quelques scènes de Dunkerque de Christopher Nolan, j’ai demandé la liste de tous les verres optiques à disposition car j’avais été époustouflé par ses plans. J’avais besoin de comprendre ce que chaque verre faisait et sa capacité de profondeur de champ. J’ai vite compris en voyant les images de Dunkerque qu’il était possible de porter à l’épaule ces caméras, donc je me suis mis au travail en mettant au point ma propre technique de tournage. Au lieu de me limiter, les caméras IMAX me poussent à aller plus loin et décuplent le pouvoir de mon imagination. Cela me permet aussi de choisir des lieux de tournage immenses comme ce building à Hawaii entouré d’une multitude d’arbres gigantesques : avec les verres optiques de ces caméras, je parviens à saisir toute l'envergure de ce paysage.

Et pour les acteurs, vous pensez-vous que cela change quelque chose ? Est-ce que cela vous rapproche dans la mesure où vous "expérimentez" le même apprentissage d’une nouvelle technologie ?

Je ne pense pas que les comédiens y voient une grosse différence. Ces caméras ressemblent juste à une plus grosse version d’une caméra Alexa. Donc je ne pense pas qu’ils voient la différence technique, ce n’est pas plus impressionnant pour eux qu’une caméra normale. Pour moi, un verre optique de 24 milimètres devient 12. Et 100 devient 50. Il me faut donc changer mon état d’esprit et de vision à travers ces caméras. Cela permet de voir tous les details possibles d’un visage, d’un décor... Cela donne une "sur-dimension "de ce que vous voyez à l’oeil nu, comme sous une loupe en quelque sorte. Tout ressort instantanément.

Quelle a été votre approche de la série ?

Un réalisme total. Je voulais vraiment ancrer le plus possible ce monde dans une réalité plausible. C’est un monde fantastique et au-delà du réel, donc c’est important de ramener cet univers à quelque chose de terre à terre. Le ton est assez sérieux mais les visuels seront épiques avec une envergure large et impressionnante. Tout est dans la préparation en fait. Nous avons passé énormément de temps à chercher les meilleures manières de tourner cette série qui présente tellement de défis visuels... Ce qui est important aussi, c'est de comprendre que le résultat sera le fruit d’un travail d’équipe entre Marvel, ABC, IMAX et moi-même. Nous avons vraiment réuni la meilleure équipe possible pour donner naissance à une série au-delà de l’imaginable. Nous l’avons rêvée et nous l’avons transformée en réalité.