Martine Wonner écartée du groupe Libertés et Territoires à l'Assemblée

Libertés et Territoires estime que Martine Wonner, après ses propos lors d'une manifestation contre "la dictature sanitaire" ne peut plus faire partie du groupe parlementaire.

CORONAVIRUS - Il n’aura pas fallu plus de 24 heures. La député Martine Wonner a suscité un tollé ce samedi 17 juillet alors qu’elle participait à une manifestation contre le vaccin anti-Covid et contre le pass sanitaire.

“Allez faire le siège des parlementaires, allez envahir leurs permanences pour dire que vous n’êtes pas d’accord”, a clamé samedi la députée du Bas-Rhin lors de la manifestation parisienne contre la “dictature” sanitaire. “Jamais nous n’accepterons cette dictature”, “nous devons refuser la ségrégation” entre vaccinés et non vaccinés, “nous devons refuser la stigmatisation”, avait-elle également lancé à la tribune.

Résultat, des membres du groupe parlementaire Libertés et Territoires, auquel appartient Martine Wonner ont demandé dimanche qu’elle soit écartée. C’est désormais chose faite. Dans un communiqué posté sur Twitter, le groupe indique que “Martine Wonner ne peut plus désormais être membre du groupe Libertés et Territoires”.

Dans son communiqué, le groupe estime “intolérables” les déclarations de l’élue lors de la manifestation et ajoute un peu plus loin: “Les débats comme les critiques à l’encontre de la gestion de l’épidémie de Covid-19 par l’exécutif sont légitimes mais de tels propos sont intolérables”.

Peu avant cette officialisation, plusieurs autres députés du groupe Libertés et Territoires avaient dit leur indignation dans un tweet et demandé son exlucsion. “Nous l’avions déjà dit à de nombreuses reprises en interne mais en vain. Elle a récidivé lors de la manifestation d’hier. Cela n’est plus supportable. Madame Wonner a la liberté de s’exprimer mais nous ne voulons en aucun cas être associés à ses actes et propos. Nous demandons donc son départ du groupe Libertés et Territoires”, avaient écrit les parlementaires Olivier Falorni, Jeanine Dubié et Sylvia Pinel

“Une fois de plus, mes propos sont surinterprétés pour me porter préjudice. Il s’agissait de répondre en direct aux citoyens qui ne supportent plus les non réponses par mail, téléphone ou courrier de leurs élus”, avait réagi samedi Martine Wonner auprès de l’AFP en fin de journée.

Castaner veut une saisine de la justice

Le chef des élus LREM Christophe Castaner a lui écrit au président de l’Assemblée Richard Ferrand en estimant qu’il “conviendrait” de “saisir le procureur de la République de Paris, afin de vérifier la véracité des propos tenus ainsi que les éventuelles suites pénales qu’il pourrait y donner”.

“Dans le contexte de recrudescence des menaces et des actes contre les élus et tout particulièrement contre les parlementaires, il ne saurait être toléré qu’une représentante de la Nation, siégeant à nos côtés, puisse proférer de telles paroles, incitant à la haine et à la rébellion, y compris par des actes violents”, considère Christophe Castaner, dans ce courrier dont l’AFP a eu connaissance.

Cette semaine, plusieurs élus ont indiqué avoir reçu des menaces de mort et des insultes après qu’Emmanuel Macron a annoncé l’extension du pass sanitaire à des lieux de loisirs et aux bars et restaurants. Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a même annoncé déposer plainte.

“J’apprends que plusieurs députés ont été menacés de mort, ce que je condamne totalement”, a répondu de son côté Martine Wonner samedi. “Je m’étonne néanmoins que les harcèlements, menaces de mort et autres intimidations que je subis sans discontinuité depuis plusieurs mois ne soient pas traités avec autant d’égard”, a-t-elle ajouté.

Psychiatre de profession, l’élue avait été exclue du groupe LREM en mai 2020 après son vote contre le plan de déconfinement. Depuis, ses interventions contre la “cochonnerie” des vaccins ARN ou la “dictature” ont provoqué régulièrement des remous.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.