Marseille : ils veulent porter plainte contre l'hôpital de la Timone qui a amputé leur fille de 4 ans

L'opération a mal tournée (illustration Getty Images)
L'opération a mal tournée (illustration Getty Images)

Après une intervention chirurgicale au doigt suivie de complications, une équipe médicale a décidé d’amputer deux phalanges à une fillette de quatre ans. Les parents se battent pour que soit réparée ce qu’ils estiment être une erreur médicale.

C’était encore le printemps. Le 10 juin dernier, Sandra et Mohamed emmènent Lina, leur fille, à l’IHU de la Timone, à Marseille. Lina vient de se blesser au doigt en faisant du vélo. Ce qui leur paraissait anodin passe finalement sous le scalpel du chirurgien des urgences. Mais tout va aller en s’empirant et le doigt se nécrose après des complications. Finalement, une décision radicale s’impose : l’enfant est amputée de deux phalanges.

“L’erreur est humaine”

Depuis, Sandra et Mohamed n’arrive pas à s’y faire. “Je normalise la chose, mais arrivée au soir, quand je vois ma fille et que je dois lui masser ses doigts, j’ai les larmes qui coulent, je ne contrôle plus rien”, raconte la mère à France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Surtout, ils avancent que le chef de service a reconnu l’erreur médicale au cours d’une réunion. Alors ils attaquent.

Avec maître Seroussi, leur avocat, ils portent plainte contre l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille. Selon l’avocat, l’APHM n’assume pas sa part de responsabilités : “Si cette reconnaissance de responsabilité avait été actée, enregistrée et écrite, nous n’en serions pas là. On aurait simplement saisi les organismes compétents pour faire indemniser l’enfant et clôturer ce dossier. L’erreur est humaine”, concède-t-il. Mais lui est ses clients refusent la posture adoptée l’APHM.

Aucune explication scientifique

France 3 Provence-Alpes-Côte-d’Azur a contacté l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille. Cette dernière, si elle invoque le secret médical pour prévenir qu’“aucun élément sur le dossier médical de l’enfant ne sera donné”, a donné sa version des faits :

“L’examen clinique a révélé qu’une intervention chirurgicale était nécessaire. Cette intervention s’est bien déroulée, mais des complications sont apparues à la suite de son opération. Après la mise en place de plusieurs traitements et devant le manque d’amélioration, l’équipe médicale a été contrainte de procéder à l’amputation d’un doigt atteint de la jeune patiente. (...) En effet, l’APHM a consulté les plus grands experts français dans ce domaine de la chirurgie de la main afin de comprendre les raisons de cette complication extrêmement rare et à ce jour, aucune explication scientifique n’a pu être obtenue.”

Et de conclure : “Si les parents décidaient d’engager la responsabilité de l’APHM, il va de soi que toutes les instructions seront données pour que les investigations soient engagées.”