Marseille, Grenoble, Strasbourg, Lyon: plusieurs maires proposent d'accueillir des réfugiés afghans

Des milliers d'Afghans ont envahi le tarmac de l'aéroport de Kaboul le 16 août 2021 pour tenter de fuir le pays à l'approche des talibans - - © 2019 AFP
Des milliers d'Afghans ont envahi le tarmac de l'aéroport de Kaboul le 16 août 2021 pour tenter de fuir le pays à l'approche des talibans - - © 2019 AFP

Après les réactions, voilà venu le temps des annonces. Bon nombre de représentants politiques parmi lesquels des maires ont dénoncé les propos tenus par Emmanuel Macron lors de son allocution de lundi soir au sujet de la situation en Afghanistan. Face à la prise de pouvoir des talibans, le président de la République a estimé qu'il fallait "anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent, et nourriraient les trafics de toute nature".

Une déclaration condamnée à la gauche de l'échiquier politique et qui a motivé certains et certaines - parmi lesquels des prétendants à la fonction suprême - a faire des annonces allant dans le sens de l'accueil des réfugiés.

Lyon et Grenoble prêtes à accueillir

Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, a assuré mardi que sa ville "répondra au devoir d'humanité de la France", la capitale des Gaules se disant "prête à accueillir les Afghanes et Afghans qui cherchent refuge en France et arriveront ces prochains jours sur notre sol".

"Emmanuel Macron, nous avons les capacités d'accueillir dignement", répond enfin Grégory Doucet au chef de l'Etat.

La maire PS de Paris Anne Hidalgo, dont les ambitions présidentielles ne font plus beaucoup de doute, a récemment relayé l'appel à la solidarité du secrétaire général de l'ONU qui exhorte tous les pays à "être prêts à accueillir des réfugiés afghans et à s'abstenir d'expulsions".

Lui s'est déjà officiellement déclaré candidat au poste à l'Elysée. Le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle, qui estime qu'Emmanuel Macron "fait honte à la France", indique dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux que Grenoble "comme d'autres communes, est prête à accueillir aujourd'hui pour sauver le maximum de vies"

"La France doit respecter ses engagements internationaux. Les communes, les élus de tous bords feront pression pour que la France respecte ses engagements, pour que la France ne trient pas comme le souhaite Emmanuel Macron entre les bons et les mauvais migrants", ajoute le candidat à la primaire écologiste.

Le maire EELV de Bordeaux Pierre Hurmic a également dit, sur Twitter, avoir écrit au ministère des Affaires étrangères pour faire part de son engagement:

"J'ai écrit à @francediplo en m'engageant à accueillir plusieurs familles afghanes nommément désignées. Notre ville, comme beaucoup d'autres, est mobilisée dans cet effort de solidarité internationale, qui doit être coordonné à l'échelle nationale et européenne."

"Une place" à Marseille pour "les persécutés"

Benoît Payan, maire de Marseille, assure de son côté que les "persécutés, (les) pourchassés, (les) affamés, venus ici pour survivre et puis vivre" auront "toujours une place" dans la cité phocéenne, "qu'ils viennent de Kaboul ou d'ailleurs". Le maire PS de Clermont-Ferrand a quant à lui affirmé que sa ville "sera au rendez-vous pour accueillir celles et ceux qui sont menacés dans leur liberté".

"Nous devons être à la hauteur de nos valeurs", ajoute Olivier Bianchi sur son compte Twitter.

Anne Vignot, Jeanne Barseghian et Emmanuel Denis, les maires écologistes de Besançon, Strasbourg et de Tours ont aussi fait part de leur intention sur les réseaux sociaux d'accueillir les Afghans et les Afghanes "qui cherchent refugent en France et arriveront sur notre sol."

"On a toujours été fiers d'être un pays avec un droit d'asile important, de dire très régulièrement qu'on est le pays de l'humanisme, et il faut le mettre en application", déclare sur notre antenne Anne Vignot.

"Il est urgent d'agir"

La réponse est donc principalement venue de la gauche. Pour autant les propos d'Emmanuel Macron sont aussi tombés dans les oreilles d'élus sans étiquette. Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, a concédé que sa ville "ne peut pas tout; mais ici nous prendrons toute notre part pour protéger celles et ceux qui sont menacés".

Une position que partagent aussi Mathieu Klein, maire de Nancy, et Florian Bercault, maire de Laval, qui souhaitent que leurs municipalités participent aussi à ce mouvement de solidarité.

Si Emmanuel Macron a dû assurer à nouveau que "la France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés", force est de constater que ses propos ont été jugés indignes ou insuffisants au regard de la situation afghane.

A contrario, certains autres maires de grandes communes comme Christian Estrosi à Nice ou Louis Alliot à Perpignan se sont dits fermés à l'idée d'accueillir des réfugiés aghans dans leurs villes respectives.

Article original publié sur BFMTV.com