Marseille : le dentiste le plus riche de France jugé pour des centaines de mutilations

Un ancien dentiste comparaît à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour avoir mutilé des centaines de patients, et détourné plus de 3 millions d'euros à la CPAM. Le professionnel avait pour habitude de convaincre ses patients de se faire refaire "un maximum de dents".

Selon le service du contrôle médical, l'activité professionnelle de Lionel G. faisait de lui, le dentiste le plus riche de France. Radié de l’Ordre des Chirurgiens Dentistes en 2016, l'ancien professionnel comparaît à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille pour avoir mutilé plus de 300 patients, et détourné plus de 3 millions d'euros à la CPAM, rapporte Actu Marseille.

Installé sur l’avenue Saint-Antoine dans les quartiers nord de Marseille, Lionel G. avait pour objectif de convaincre ses patients de se faire refaire "un maximum de dents". Une enquête ouverte en 2012 a permis de rendre compte de la stratégie récurrente du dentiste.

Il promettait un "sourire de star"

D'après l’ordonnance de renvoi consultée par Actu Marseille, un patient consultait pour "un soin concernant une ou deux dents" avant que le dentiste ne lui fasse croire que toutes ses dents étaient "en mauvais état et risquent de tomber".

Le praticien persuadait alors le patient de "traiter l’intégralité" de la dentition et promettait un "sourire de star".

D'après la justice, le traitement dentaire s'apparentait en réalité à des "mutilations". Les prothèses étaient posées sans ajustement aux dimensions de la mâchoire et "sans essayage".

Le dentiste portait des gants médicaux périmés et les prestations bâclées entraînaient "des délabrements dentaires irréversibles".

À l'époque, le dentiste a même pris en charge des enfants, sans l'accord des parents. Ils gardent aujourd'hui la trace de leurs dents dévitalisées.

Un salaire 15 fois plus élevé que la moyenne

Le dentiste posait 28 fois plus de couronnes et 15 fois plus de prothèses que la moyenne nationale. D'après le Service du contrôle médical, cette activité "exceptionnelle" permettait à Lionel G. d'avoir un salaire 15 fois plus élevé que la moyenne.

L'assistante dentaire a expliqué aux enquêteurs que Lionel G profitait notamment de la "mauvaise compréhension du français" de ses patients pour signer les devis à leur place.

L'enquête a permis d'établir que le médecin pratiquait alors une fraude à la sécurité sociale. Le préjudice atteint pour la CPAM est compris entre 3,6 et 4,7 millions d'euros.

Le procès qui s'ouvre ce lundi est étalé sur un mois et devrait être un soulagement pour les 322 patients constitués parties civiles.

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