Marlène Schiappa en Une de « Playboy » : la secrétaire d’État répond aux critiques

Marlène Schiappa en Une de Playboy, la secrétaire d’État répond aux critiques
Marlène Schiappa en Une de Playboy, la secrétaire d’État répond aux critiques

POLITIQUE - Elle assume parfaitement, « n’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites ». La secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire Marlène Schiappa a répondu ce samedi 1er avril aux nombreuses critiques exprimées après l’annonce et la diffusion de la couverture de la prochaine édition du magazine PlayBoy dont elle fait la Une.

Le 8 avril prochain, PlayBoy publiera une interview fleuve Marlène Schiappa, « portant essentiellement sur la liberté des femmes mais aussi le féminisme, la politique et la littérature », a précisé son entourage au HuffPost, confirmant une information du Parisien. Mais le choix du magazine de charme, d’ordinaire peu ouvert au monde politique, a valu de nombreuses critiques à la secrétaire d’État, qui plus est dans un contexte social explosif sur la réforme des retraites.

« À partir du moment où le président de la République donne une grande interview, en pleine crise politique et sociale dans Pif Gadget, je pense que les ministres se sentent un peu libres de faire à peu près n’importe quoi », a cinglé la présidente des députés RN Marine Le Pen au micro de BFMTV ce samedi 1er avril, en marge d’un déplacement.

« Cette une de Playboy est ridicule pour le féminisme (média qui véhicule les clichés sexistes) et en concurrence avec Pif Gadget pour l’opération communication », a fustigé l’eurodéputée LFI Manon Aubry, faisant ainsi référence à l’interview accordée par Emmanuel Macron au magazine de jeunesse. « La France déraille », a écrit de son côté Jean-Luc Mélenchon.

D’autres députés en ont profité pour attirer l’attention sur les révélations de France Info sur le fonds Marianne. Ce fonds a été créé en 2021 après l’assassinat de Samuel Paty, à l’initiative de Marlène Schiappa, alors ministre déléguée chargée de la Citoyenneté. Il a pour objectif la lutte contre le cyberjihadisme et a bénéficié d’une cassette de 2 millions d’euros. Mais l’attribution de ces subventions et leurs utilisations par diverses associations interrogent, au point qu’après la parution de l’enquête de nos confrères, le secrétariat d’État chargé de la Citoyenneté a saisi l’inspection générale de l’administration pour des vérifications.

« Ça va trop loin les poissons d’avril cette année. Mais n’oublions pas la vraie question : où est passé l’argent du fond Marianne ? », interroge Ian Boucart, député LR. « La décision de Mme Schiappa de faire la une de Playboy est-elle un contre-feu pour ne pas parler de l’affaire du fonds Marianne où des sommes d’argent importantes ont été allouées par son Ministère à très peu d’associations pour un usage discutable ? », abonde l’insoumise Danielle Simonnet, même si l’interview dans Playboy a été réalisée il y a plusieurs semaines, selon l’AFP, et donc bien avant la publication de l’enquête de France info.

« Nous méritons mieux que Pif Gadget, Playboy et Têtu », s’est insurgée l’élue EELV Sandrine Rousseau, dénonçant une diversion médiatique dans la lignée de l’interview du chef de l’État au magazine pour enfants et du coming out du ministre du Travail Olivier Dussopt.

« En France, les femmes sont libres »

Ce samedi après-midi, Marlène Schiappa a réagi sur Twitter. « Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps. En France, les femmes sont libres. N’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites », écrit-elle laconiquement sur Twitter.

Plus tôt dans la matinée, la secrétaire d’État avait reçu le soutien de Prisca Thévenot, porte-parole de Renaissance. « Est-ce que Marlène Schiappa est connue pour mettre la lumière sur les enjeux liés au corps et aux droits des femmes ? Je crois que oui. Est-ce que le magazine Playboy est connu pour promouvoir le sujet du droit des femmes ? Je crois que non. Donc il est important que nous puissions aussi adresser ces sujets dans ce magazine. Il ne s’agit pas de poser nue, mais d’aborder des sujets importants », a justifié la députée des Hauts-de-Seine sur franceinfo.

Néanmoins, certains de ses collègues ont un avis bien plus critique sur le sujet. « C’est con, mais je suis très fier d’être au gouvernement, au sens où c’est un honneur […]. On a la possibilité d’essayer de faire des choses, on participe à des moments et décisions importants. Ça mérite un peu de tenue quand même », a soufflé un ministre interrogé par BFMTV, tandis qu’un cadre se dit « scié. » « On est quelques-uns à halluciner. On a cru que c’était un poisson d’avril en avance », confie ce poids lourd de l’exécutif. Il n’en est rien.

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