Marine Le Pen présente au Panthéon, Jean-Luc Mélenchon a eu une « jubilation secrète » en la voyant

En dépit des critiques, Marine Le Pen et Jordan Bardella étaient au Panthéon pour assister à l’entrée de Missak Manouchian, résistant membre du PCF et apatride.

POLITIQUE - Comme un parfum de revanche, à en croire Jean-Luc Mélenchon. Alors que la présence de l’extrême droite, dont Marine Le Pen, à la panthéonisation de Missak Manouchian le 21 février a suscité la polémique, le fondateur de la France Insoumise y a trouvé un bon côté en voyant « l’extrême droite à genoux devant la résistance communiste ».

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« J’ai eu une secrète jubilation parce qu’enfin, tant d’années après, c’est capitulation sans condition. L’extrême droite vient rendre hommage à la résistance communiste alors qu’ils l’ont tellement décriée », a déclaré Jean-Luc Mélenchon au micro de TF1, à la sortie du Panthéon. « À la fin, ce sont les résistants communistes qui ont eu le dernier mot, de tous les points de vue possible y compris du point de vue moral aujourd’hui. (...) Ça me fait plaisir de voir l’extrême droite à genoux devant la résistance communiste », ajoute-t-il.

Apatride, membre du PCF et engagé au sein des FTP-MOI, Missak Manouchian a reçu la reconnaissance de la France 80 ans après avoir été fusillé au Mont Valérien sous l’occupation nazie. La dépouille de sa femme Mélinée et une plaque en l’honneur de leurs 23 compagnons ont aussi fait leur entrée dans le temple des Grands Hommes.

« Un hommage national, tout le monde est invité »

Cette reconnaissance nationale a été largement saluée. En revanche, la présence de représentants du Rassemblement national a provoqué la polémique, le passé du parti et l’histoire de ses cofondateurs étant difficilement compatibles avec la célébration d’un héros de la Résistance. En dépit des critiques, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont répondu présents.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a lui estimé que dans le cadre d’un hommage national où « tout le monde est invité (...) il faut quand même s’attendre à ce qu’ils viennent. » Cette déclaration intervient deux semaines après l’hommage national rendu à Robert Badinter et où les Insoumis, à la demande de la famille de l’ex-Garde des Sceaux, avaient été priés de ne pas se montrer. Jean-Luc Mélenchon s’en était indigné, estimant sur X qu’« un hommage national dont sont exclus une partie des Français n’est plus un hommage national ». Deux députés LFI, Éric Coquerel et Caroline Fiat, y avaient malgré tout participé.

À la sortie du Panthéon mercredi soir, l’ancien candidat à la présidentielle a salué un moment qui « fait beaucoup de bien à un moment où l’on a l’impression que ce qui domine dans le débat public c’est la xénophobie. » Allant même jusqu’à décerner un bon point à Emmanuel Macron pour son discours « très bien pensé, bien senti » dans lequel le chef de l’État a mis en avant l’engagement de Manouchian et son amour de la liberté.

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