Publicité

"Marine l'a élevée": l'entourage de Le Pen charge Marion Maréchal après ses propos sur Eric Zemmour

Marion Marechal et sa tante Marine Le Pen, le 15 octobre 2016 à Nice - ERIC GAILLARD © 2019 AFP
Marion Marechal et sa tante Marine Le Pen, le 15 octobre 2016 à Nice - ERIC GAILLARD © 2019 AFP

876450610001_6294080260001

Va-t-elle à son tour "franchir le Rubicon", en référence à l'expression qu'avait glissée Gilbert Collard pour annoncer son ralliement à Eric Zemmour? Jeudi, dans un entretien accordé au Parisien, Marion Maréchal, ancienne députée Front national, a annoncé qu'elle envisageait un ralliement au candidat d'extrême droite en vue de l'élection présidentielle. Et selon les informations du quotidien, quel que soit le scénario, celle qui dirige actuellement l'ISSEP à Lyon ne rejoindra pas sa tante.

"Marine et elle, ce n'est pas qu'une nièce et sa tante"

Un ralliement, qui, s'il avait lieu, "serait un fait de campagne", analyse Benjamin Duhamel, journaliste politique de BFMTV. Avant de continuer: "Au moment des ralliements de Gilbert Collard, Jérôme Rivière, certains disaient 'il y a une chose qui changerait vraiment la donne, ce serait si Marion Maréchal rejoignait Eric Zemmour'. Certains parlaient même du précédent François Bayrou/Emmanuel Macron en février 2017".

876450610001_6294019515001

Pour l'entourage de Marine Le Pen, qui réagit comme si le ralliement de la nièce de cette dernière à Eric Zemmour était déjà acté, l'opération déminage a déjà commencé. En s'attaquant d'abord à la symbolique.

"Marine et elle, ce n'est pas qu'une nièce et sa tante. Marine l'a élevée au début de sa vie. Il y a aussi une question de droiture. Bien sûr que ça la touche", confie à BFMTV l'entourage de la présidente du RN, dont la carrière politique est marquée par plusieurs psychodrames familiaux.

Sur CNews ce vendredi, Marine Le Pen elle-même a évoqué l'histoire l'unissant à sa nièce pour dénoncer une décision jugée "brutale" et "violente".

"J’ai avec Marion une histoire particulière parce que je l’ai élevée avec ma sœur pendant les premières années de sa vie, donc évidemment, c’est brutal, c’est violent, c’est difficile pour moi", a-t-elle déclaré sur le plateau de la chaîne.

"Et puis dire qu’elle se décidera dans un mois: ça veut dire quoi? À un mois de l’élection? Marion a un côté opportuniste", abonde-t-on parmi les proches de Marine Le Pen. "Elle a quand même été députée RN!".

Un effet minime dans les intentions de vote?

Tout en minimisant l'effet que pourrait avoir un ralliement de Marion Maréchal, qui avait cependant failli remporter en 2015 la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, avec 45,2% des voix au second tour.

"Alors, peut-être que ça lui fera prendre peut-être un point, un point et demi, deux points... Mais ça ne fera pas remonter Zemmour à 18% (la part d'intentions de vote de laquelle est actuellement créditée Marine Le Pen dans les sondages, ndlr)", prédit-on dans l'entourage de Marine Le Pen. "Parce que ses proches sont déjà avec Zemmour, et qu’elle est déjà plus ou moins associée à lui, après la Hongrie".

Lors du "sommet démographique" organisé à Budapest en septembre dernier, censé encourager la natalité au détriment de l'immigration, Marion Maréchal et Eric Zemmour avaient tous les deux été conviés par Viktor Orban. Dans la capitale hongroise, Marion Maréchal avait parlé de l'ancien journaliste du Figaro comme d'"un homme intéressant pour le débat public, par sa manière d'aborder les sujets".

"Il ne faut pas se raconter d'histoire, ça fait des mois qu'elle maintient cette forme d'ambiguïté", siffle-t-on au Rassemblement national. 876450610001_6274005853001

Mais derrière ces déclarations se voulant rassurantes, l'inquiétude guette dans l'entourage de Marine Le Pen.

"Il faut quand même se dire les choses: au-delà du sujet personnel, qui est difficile, elle prend le risque aussi de nous faire perdre".

Article original publié sur BFMTV.com