Comment Marie Bonaparte aida Freud à échapper aux nazis

 - Credit:
- Credit:

Entre Sigmund Freud (1856-1939) et Marie Bonaparte (1882-1962), c'est l'histoire d'une exceptionnelle complicité intellectuelle, scientifique et amicale comme en témoigne leur impressionnante correspondance, publiée l'an dernier (Correspondance intégrale, éd. Flammarion). Dans une nouvelle biographie (Marie Bonaparte, la conquête du plaisir, éd. Tallandier), la journaliste Valérie Troisier montre comment cette femme singulière et anticonformiste a considéré le maître de la psychanalyse comme un père de substitution, qui l'aidera à surmonter ses névroses et ses blessures intimes – elle disait notamment souffrir de frigidité.

À LIRE AUSSI Freud, Fliess : l'amitié qui a inventé la psychanalyseRiche à millions, énergique et intelligente, l'arrière-petite-nièce de Napoléon Ier fait un mariage prestigieux mais malheureux en épousant le prince Georges de Grèce, homosexuel et amant de son propre oncle, le prince Valdemar de Danemark. Ils parviennent à avoir deux enfants, mais elle trompe son ennui en se laissant courtiser, notamment par l'avocat et homme politique français Aristide Briand, ou par le médecin Jean Troisier (grand-père de l'autrice du livre), sans pour autant atteindre la passion et ce plaisir charnel auquel elle aspire de toute son âme, jusqu'à se faire opérer du clitoris.

La quarantaine passée, Marie Bonaparte va trouver dans la psychanalyse un réconfort à sa mélancolie et à ses frustrations. Par l'entremise du psychiatre René Laforgue, elle entre en [...] Lire la suite