Sur le mariage gay, l’Irlande plutôt de bonne Constitution

A Dublin, sur George’s Street, le 19 mai.

Si le pays conservateur vote pour l’union des personnes de même sexe ce vendredi, il sera le premier au monde à l’inscrire par référendum dans sa loi fondamentale.

Elle a la gorge nouée. Elle l’a pourtant déjà écrit. Mais là, elle le dit haut et fort. «Pour moi, il n’y a pas eu de premier baiser, de fête de fiançailles, de mariage. Et, jusqu’à récemment, aucun espoir pour rien de tout cela.» A 54 ans, Ursula Halligan est une journaliste politique très connue et respectée de la télé irlandaise TV3. Elle est aussi homosexuelle et, pour la première fois de sa vie, le 15 mai, elle l’a révélé. A l’Irish Times, à son pays, au monde : «Aujourd’hui, dans une Irlande différente - je l’espère -, je regrette de ne pas m’être libérée de ma prison bien plus tôt. Je me sens triste et perdue lorsque je pense à tout ce temps passé dans la peur et la solitude. Je l’ai dit à un ami et le monde ne s’est pas arrêté de tourner. Je l’ai dit à ma mère et le monde a continué de tourner.»

Ce témoignage poignant aurait pu être le tournant d’une campagne qualifiée par tous les témoins d’exceptionnelle. Mais il n’en est rien. Il s’agit d’une histoire personnelle parmi des centaines d’autres, de personnalités publiques et privées, surgies d’un immense débat entamé il y a trois mois. Le dernier mot sera peut-être prononcé ce vendredi. L’Irlande vote, par référendum, sur le mariage pour tous et, si le oui l’emporte, elle fera l’histoire. Ce petit pays de 4,6 millions d’habitants sera le premier au monde à inscrire, par référendum, le mariage pour tous dans sa Constitution.

«Pénombre». Les sondages sont unanimes : le oui devrait l’emporter, entre 53% et 67%. Même si les experts appellent à la prudence après la débâcle des instituts de sondage pour les élections britanniques du 7 mai… Pour Aodhán O Ríordáin, ministre de l’Egalité, ce référendum va au-delà du mariage pour tous : «Je n’ai jamais rien vu de tel. Le jour de la clôture des listes électorales, il y avait des files d’attente dans tout le (...)

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