Marek Halter : « À tous les Juifs du monde : faites entendre votre voix ! »

Marek Halter avec David Ben Gourion en 1968.  - Credit:DR
Marek Halter avec David Ben Gourion en 1968. - Credit:DR

« Pour la cause de Sion, je ne resterai pas inactif, pour la cause de Jérusalem, je ne me tiendrai pas tranquille, jusqu'à ce que ressorte, comme une clarté, sa justice, et son salut, comme un flambeau qui brûle », dit le prophète Ésaïe (62, 1) à la vue d'Israël s'éloignant de la justice.

Je suis juif. Non seulement parce que ma mère l'était, ou parce que persécuté en tant que tel, mais parce que, dans la tradition juive, la justice n'est pas un concept de plus. Elle est le fondement même de son identité. « Justice, justice tu poursuivras », dit le psalmiste. Et cela me séduit.

C'est ce rêve qu'une tribu sémite, une parmi d'autres, est partie chercher il y a plus de 4 000 ans, avec Abraham, à Jérusalem, « Salem », où elle fut accueillie et bénie – étrange hasard ! – par un roi du nom de Melchisédech, « roi de justice ».

Quant à l'État d'Israël, il n'a jamais été pour moi, enfant du ghetto de Varsovie, une compensation pour les 6 millions de mes frères tués lors de la Shoah, ou le résultat, comme certains le prétendent, d'un quelconque miracle. Il est l'accomplissement de la justice. Exigence que les Juifs n'ont jamais abandonnée. Le grand écrivain français, François-René de Chateaubriand, a pu le constater, il y a plus de deux siècles, lors de son voyage à Jérusalem.

« Dictateurs modernes »

C'est un fait. Malgré la dispersion contrainte et les occupations successives, la communauté juive restée en Israël n'a cessé, par la préservation de son patrimoine, le trav [...] Lire la suite