Marc Almond «Au fond, je préfère les chansons des autres»

Bardé de tubes avec Soft Cell puis en solo, le chanteur et «trésor national» anglais fête ses 60 ans et sort un album de reprises précieuses. Entretien fleuve, pour faire le point.

Explosant les plafonds des charts dès 1981 avec son deuxième single, le duo Soft Cell, composé de deux étudiants en art de Leeds (Marc Almond et David Ball), n’aura jamais été plus haut depuis - et avait même raté alors l’occasion trop belle de se remplir les poches de royalties : la chanson-miracle était la reprise d’un hit northern soul de 1964, interprété à l’origine par Gloria Jones et transfiguré par leur traduction synthétique. Trois ans et trois albums plus tard, qui sont autant de chefs-d’œuvre d’une pop plus-torve-tu-meurs, le duo se fissurait pour laisser son magnifique baladin camé parcourir le monde en ange ivre, et commettre pas loin d’un album l’an, en solo ou au gré de ses associations plus ou moins inspirées, continuant d’aller et venir sans frein entre les niches sous-éclairées de l’avant-garde pop et les plateaux télé administrant la soupe populaire - souvent très désirable, puisqu’on était en Angleterre. En trente-cinq ans, on l’aura donc croisé au bras de Coil ou de Nico comme des divas Gene Pitney et Alla Bayanova, passant à toute blinde par une éphémère reformation de Soft Cell en 2000, ou ce supergroupe plus fugace encore, dont l’existence se borna à trois concerts new-yorkais à l’automne 1983, réunissant, outre sa majesté des louches, Nick Cave, Lydia Lunch et le prince indus Jim Thirlwell.

Dans une Angleterre qui s’est de toute éternité nourrie de ceux qui ont un jour vécu dans ses marges, des poètes-paysans au dubstep, Marc Almond, 60 ans aujourd’hui, est ainsi devenu au fil du temps une institution, un conservatoire à lui seul. Non pas la Castafiore pop que l’on aurait tôt fait d’imaginer au vu de ses postures passées, un torero kitsch brandissant l’épée de la pénétration, mais un chanteur velouté au goût sûr, usant sur Shadows and Reflections, le disque de (...)

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