Le marathon d’enfer des premiers athlètes africains
En 1904, Saint-Louis est une fête. La ville du Missouri (États-Unis) organise de front les JO et l'Exposition universelle. Parmi les attractions : une reconstitution grandiose de la guerre des Boers. Poussés par la misère, plus de 600 Africains du Sud, prennent le bateau depuis Le Cap pour rejoindre les États-Unis et le fameux spectacle. Leur espoir ? Les 4 livres mensuelles promises aux figurants.
Pour eux, la guerre des Boers n'est pas qu'une attraction. Camps de concentrations, famines, tactiques des terres agricoles brûlées, le conflit meurtrier entre les Anglais et les Afrikaners qui s'est achevé en 1902 a laissé leur région exsangue. Venus du Transvaal, les Tswanas Jan Mashiani et Len Tau sont de l'aventure, qui va prendre un tour inattendu.
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Les deux hommes ont servi comme messagers militaires pendant la guerre. Très vite, leur talent à la course, leur rapidité se remarquent. Ils se voient proposer de participer aux Jeux, en peine de participants, dans une atmosphère de racisme exacerbé. Plongés dans le Missouri ségrégationniste du début du siècle, les tout premiers athlètes olympiques noirs africains vont vivre une épreuve humaine autant que des épreuves sportives.
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Sans délégation, sans comité, classés alors sous l'étiquette britannique, les « Zoulous », comme la presse les décrit à l'époque, doiven [...] Lire la suite