Des manuscrits originaux de Paul Éluard

C’est un joli coup proposé par la librairie Walden. Cette semaine, au Salon international du livre rare & des arts graphiques, elle propose deux trésors pour les spécialistes de Paul Éluard : la première version du poème « Liberté» publié à Alger en 1942 par Max-Pol Fouchet sous le titre « Une seule pensée ». Ainsi que sa version plus tardive, le manuscrit Corti, édité en Suisse quelques mois plus tard. « Jusqu’alors, explique Hervé Valentin, directeur de la librairie Walden, on ne connaissait pas la chronologie de ce poème, devenu après sa publication un hymne pour la Résistance et pour la France libre. Ces découvertes nous ont permis de retracer le cheminement d’Éluard. » Acquis l’an passé en salle des ventes, les manuscrits révèlent qu’Éluard avait d’abord composé un poème de vingt strophes à l’été 1941 pour son épouse, Nusch, et qu’il l’avait intitulé « Une seule pensée ». Début 1942, il s’attelle à une seconde version, ajoute une 21e strophe et conclut son texte sur l’iconique « Et par le pouvoir d’un mot/Je recommence ma vie/Je suis né pour te connaître/Pour te nommer/Liberté». Il biffe le titre initial pour « Liberté» et confiera son document en mai 1942 à Max-Pol Fouchet. Celui-ci le fait publier à Alger. La censure rôdait, Fouchet eut donc l’idée de se jouer de l’occupant en présentant le poème sous son titre originel.

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