Manouchian au Panthéon : le RN justifie la présence de Le Pen malgré la demande de Macron et des proches

POLITIQUE - C’est une présence d’autant plus remarquée qu’elle n’était pas désirée. Marine Le Pen va donc bien participer à la cérémonie d’entrée au Panthéon du résistant communiste apatride Missak Manouchian et de son épouse Méliné, malgré les réserves d’Emmanuel Macron et l’indignation du comité de soutien à cette panthéonisation.

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La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, invitée ès qualité à l’hommage prévu ce mercredi 21 février, a dénoncé, via son entourage, « les propos outrageants du président de la République », lequel avait estimé dimanche dans L’Humanité que l’absence du parti d’extrême droite à la cérémonie s’imposait « compte tenu de la nature du combat de Manouchian ».

Dans la foulée, ce mardi 20, les lieutenants de la triple candidate à l’élection présidentielle tentent donc de justifier sa présence. Au prix parfois d’arguments hasardeux, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, quelques jours seulement après avoir accepté de faire l’impasse sur l’hommage national à Robert Badinter, à la demande de la famille de l’ancien garde des Sceaux.

Rendre hommage à Manouchian… en visant le PCF

Pour le porte-parole du parti, Laurent Jacobelli, par exemple, il faut distinguer l’hommage national de l’hommage de la Nation. « Nous y serons parce que l’arrivée au Panthéon d’un résistant, c’est l’union nationale qui se fait autour des valeurs, notamment la défense de la souveraineté, la défense de la France », a-t-il expliqué dans la matinale de Public Sénat. Et d’appeler le président de la République à « penser cohésion, et à ne pas faire de ce grand événement un sujet de petite politique politicienne. »

Au même moment, son collègue Julien Odoul usait des mêmes arguments sur franceinfo. Pour lui, la présence du Rassemblement national mercredi au Panthéon est évidente « pour honorer tous les résistants de France, quelle que soit leur obédience. » Mais ce n’est pas tout.

Les responsables du Rassemblement national semblent prompts, également, à justifier leur présence à l’hommage suprême au résistant communiste… en attaquant l’héritage du Parti communiste. « Nous sommes parfaitement irréprochables, ce qui n’est peut-être pas le cas de tous les mouvements politiques dans l’histoire », a ainsi soufflé Jordan Bardella, lundi 19 février, dans une allusion que son collègue Julien Odoul s’est chargé d’expliquer le lendemain.

« Il faut rappeler quand même la responsabilité du parti communiste dont on essaie de laver tous les maux et tous les agissements », a-t-il cinglé, alors que lui étaient rappelés les liens des fondateurs de son parti avec le collaborationnisme. Et d’ajouter : Le PCF « collaborait ouvertement avec les Allemands avant l’invasion de l’URSS. » Le sens de l’hommage et de la concorde, au Rassemblement national.

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