Manon Aubry : « On ne peut pas faire l’union à gauche sans Mélenchon »

Manon Aubry tête de liste LFI aux élections européennes.  - Credit:
Manon Aubry tête de liste LFI aux élections européennes. - Credit:

Manon Aubry est en retard. Sans presser le pas, la tête de liste de LFI aux élections européennes s'installe à une table du restaurant Hang'art, où elle a ses habitudes, dans le 19e arrondissement de Paris. Le cadre, original, fait penser à une salle de classe. Une décoration minimaliste, des murs blancs sur lesquels traînent quelques pense-bêtes, des chaises et des tables d'écoliers du primaire, avec des casiers métalliques. « Ça vous change des cafés du 6e, n'est-ce pas ? » raille-t-elle avec un sourire narquois. Après quelques autres piques, on lui demande pourquoi elle a accepté de rencontrer un journaliste du Point, que Jean-Luc Mélenchon n'hésite pas à qualifier de « tract d'extrême droite ». Elle fait mine d'avoir oublié les mots de son mentor, affirme qu'elle ne reprendrait pas à son compte cette expression puis répond, embarrassée : « J'ai des différends avec la ligne éditoriale du Point mais il faut parler à tout le monde. »

Après avoir tenté, en vain, de nous convaincre que la dette n'était pas vraiment un problème, qu'on pouvait en annuler une partie – notamment la « dette Covid » – et transformer le reste en « dette perpétuelle », Manon Aubry commande un thé Earl Grey. La discussion tourne rapidement autour des derniers sondages sur les intentions de vote pour les européennes. Dans la dernière vague d'Ipsos, par exemple, Aubry est donnée à 7 %, derrière l'Écologiste Marie Toussaint (8,5 %) et distancée par le socialiste Raphaël Glucksmann (11,5 [...] Lire la suite