Manifestations dans les facs aux États-Unis : Joe Biden sort du silence après deux semaines de mobilisations
ÉTATS-UNIS - Alors que la situation se tend dans les facs américaines, Joe Biden sort enfin du silence. Le président américain a appelé ce jeudi 2 mai au retour de l’ordre face aux mobilisations d’étudiants pro-Palestiniens qui agitent les universités depuis deux semaines.
Cette prise de parole survient après une série de démantèlements manu militari par la police de campements pro palestiniens, le dernier en date à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où elle a interpellé des dizaines d’étudiants.
Trump l’accusait d’inaction
À six mois des élections, dans des États-Unis polarisés, le président démocrate s’est engagé sur cette question susceptible de plomber sa campagne pour affirmer que « l’ordre devait prévaloir ». « Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui réduit les gens au silence », a néanmoins assuré Joe Biden lors d’une courte allocution.
Dans la matinée, son adversaire républicain Donald Trump l’avait accusé d’inaction face au mouvement pro palestinien. « Ce sont des tarés de la gauche radicale et il faut les arrêter maintenant », a-t-il lancé à son arrivée à son procès à New York.
Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation pour Gaza déferle sur les campus américains, dans une quarantaine d’universités, de la côte Atlantique à la Californie, évoquant les manifestations contre la guerre du Vietnam.
Les étudiants appellent en particulier les universités à couper les ponts avec des mécènes ou entreprises liés à Israël et dénoncent l’appui quasi inconditionnel des États-Unis à leur allié israélien.
Près de 2 000 arrestations
La police est intervenue à plusieurs reprises ces derniers jours pour déloger les protestataires. Près de 2 000 personnes ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.
À UCLA, les protestataires ont été interpellés un par un, menottés puis conduits à l’extérieur à l’issue d’un face-à-face tendu avec les policiers, selon un journaliste de l’AFP.
Après plusieurs avertissements, « environ 300 manifestants sont sortis volontairement tandis que plus de 200 ont résisté à l’ordre de se disperser et ont été arrêtés », a dit le président d’UCLA, Gene Block, dans un communiqué.
La nuit précédente, des affrontements avaient éclaté sur ce campus quand des contre-manifestants, pour beaucoup masqués, avaient attaqué le campement pro palestinien et tenté d’enfoncer une barricade. Manifestants et contre-manifestants s’étaient ensuite affrontés à coups de bâton et de projectiles.
Accord à l’université Brown
Quelque 300 personnes ont aussi été interpellées mercredi à New York sur des sites universitaires, selon les autorités. Dans la nuit de mardi à mercredi, les policiers avaient déjà chassé des manifestants pros palestiniens barricadés dans la prestigieuse université Columbia, épicentre de la mobilisation estudiantine.
La police de New York a indiqué jeudi que sur les 282 individus interpellés sur les campus de Columbia et CCNY mardi soir, 48 % étaient des manifestants extérieurs aux universités.
À rebours d’autres institutions, l’université Brown (Rhode Island, est) s’est accordée avec les manifestants sur le démantèlement de leur campement en échange d’un vote sur un éventuel « désinvestissement » de « sociétés qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza ».
Une mobilisation qui inspire les militants pro palestiniens à travers le monde, en France, comme à Sciences Po, dont les principaux locaux seront fermés ce vendredi.
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