Faible mobilisation au Brésil des manifestants anti-Rousseff

Avenue Paulista à Sao Paulo. Des milliers de manifestants ont réclamé dimanche au Brésil la destitution de la présidente Dilma Rousseff à l'occasion d'une journée de mobilisation nationale. /Photo prise le 13 décembre 2015/REUTERS/Paulo Whitaker

SAO PAULO (Reuters) - Des milliers de manifestants ont réclamé dimanche au Brésil la destitution de la présidente Dilma Rousseff à l'occasion d'une journée de protestation nationale qui n'a pas renoué avec la mobilisation des mois passés. Au pouvoir depuis 2010, la présidente fait face à une procédure de destitution enclenchée au début du mois à la Chambre des députés. L'opposition lui reproche d'avoir fraudé le fisc et manipulé les comptes publics pour assurer sa réélection en octobre 2014. "Nous sommes fatigués, nous voulons le changement. Cette bande corrompue doit dégager", a déclaré un des meneurs de la manifestation de Brasilia, la capitale, où 6.000 personnes se sont rassemblées. A Sao Paulo, le cortège des manifestants était un peu plus fourni. A Rio de Janeiro en revanche, ils étaient légèrement moins nombreux. Au total, la mobilisation est restée très en deçà des mouvements de protestation de ces derniers mois. Mi-mars, on avait dénombré jusqu'à un million de personnes dans les rues pour protester contre la dégradation de la situation économique du pays, l'inflation et la corruption et pour demander une destitution de la présidente. En août, ils étaient encore plusieurs centaines de milliers, dont quelque 135.000 dans le quartier des affaires de Sao Paulo, selon l'institut de sondage Datafolha, et 25.000 devant le Congrès à Brasilia, la capitale, selon la police. "Ce n'est qu'un tour de chauffe", a dit Paloma Morena, une chimiste de 35 ans rencontrée dans la manifestation de Sao Paulo. "Il y aura une mobilisation gigantesque en janvier", a-t-elle ajouté. La procédure de destitution visant la présidente Rousseff a été suspendue par la Cour suprême, le temps d'examiner la validité constitutionnelle de l'initiative. La Cour suprême se réunira de nouveau le 16 décembre. Du côté des partisans de Dilma Rousseff, la Centrale unique des travailleurs (CUT), principale centrale syndicale du pays, a appelé ses partisans à manifester ce même 16 décembre. (Caroline Stauffer, avec Anthony Boadle à Brasilia, Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)