Manifestation d'ultradroite: Borne "choquée" par les images mais évoque "le droit à manifester"

Manifestation d'ultradroite: Borne "choquée" par les images mais évoque "le droit à manifester"

Tenter d'éteindre la polémique. Après une manifestation d'ultradoite qui a rassemblé 500 personnes en plein cœur de Paris ce samedi, la Première ministre veut clore le sujet.

"Je conçois que ces images aient pu choquer", a reconnu Élisabeth Borne lors d'une conférence de presse à Matignon ce mardi après-midi, visiblement mal à l'aise. "Je trouve assez choquantes les images qu'on a pu voir".

"700 militants nationalistes"

La plupart des manifestants étaient habillés en noir, souvent cagoulés ou masqués. Ils portaient des drapeaux noirs marqués de symboles utilisés par l'extrême droite comme la croix celtique.

Ce rassemblement se réunit chaque année en mémoire de Sébastien Deyzieu, un militant de l'organisation ultranationaliste l'Œuvre française, mort en 1994, après une chute de plusieurs étages, alors qu'il était poursuivi par la police. Depuis, le "comité du 9 mai", principalement une émanation du Gud (une association étudiante d'extrême droite, un temps dissoute avant de renaître en 2022, NDLR) se mobilise chaque année. Deux anciens collaborateurs de Marine Le Pen étaient par ailleurs présents lors du cortège.

Les organisateurs ont revendiqué sur une boucle Telegram la présence de "700 militants nationalistes" dont des "camarades bulgares, italiens et hollandais venus commémorer les martyrs du nationalisme", d'après des informations de France info.

"Pas de motif pour interdire cette manifestation"

Ce défilé, qui n'a pas été interdit par la préfecture de Paris, a suscité l'ire de la gauche mais aussi de plusieurs représentants de la majorité présidentielle. Il passe d'autant moins que plusieurs manifestations ont été interdites ces dernières semaines lors des déplacements d'Emmanuel Macron et de ses ministres.

"C'est aussi notre démocratie de garantir le droit à manifester" et "il n'y avait pas de motif pour interdire cette manifestation", a estimé Elisabeth Borne.

La locataire de Matignon met ses pas dans ceux de Laurent Nuñez ."Ne pas interdire une manifestation ne veut pas dire cautionner ce qu'il s'y dit", s'est justifié le préfet de police de Paris sur BFMTV lundi soir.

"Dans la mesure où cette manifestation n'avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l'ordre public,le préfet de police n'était pas fondé à prendre un arrêté d'interdiction à son encontre", a encore avancé la préfecture de police de Paris dans un communiqué de presse.

Laurent Nuñez a encore assuré que ses équipes allaient "observer les vidéos" pour voir "s'il y a eu des gestes ou des propos qui rentrent sous le coup de la loi".

Article original publié sur BFMTV.com