Manifestation anti-Kremlin au Bachkortostan : ce que redoute Poutine
Vladimir Poutine, 71 ans, aurait pu espérer un début de campagne plus serein. Le président russe, au pouvoir depuis 24 ans et candidat à sa succession en mars prochain, a désormais une feuille de route : éteindre au plus vite les foyers de tensions au sein de la société.
Il y a d'abord la situation à Belgorod, une ville située de l'autre côté de la frontière ukrainienne et régulièrement prise pour cible par les troupes de Kiev. Au point que bon nombre de résidents envisagent de quitter la zone. Il y a aussi l'inflation galopante, une conséquence des sanctions occidentales, devenue le principal sujet de mécontentement de la population. Avec comme symbole le prix des œufs, qui a bondi de plus de 40 % depuis un an.
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Et puis le Kremlin affronte sa première grande manifestation depuis la guerre en Ukraine entamée en février 2022. Elle se déroule dans la république du Bachkortostan, une région à majorité musulmane, située à 1 500 kilomètres à l'est de Moscou, vaste comme un quart de la France et peuplée de 4 millions d'habitants. Ces derniers jours, par moins 20 degrés, des milliers de personnes ont défié les autorités dans la ville de Baïmak.
Les images retransmises depuis les portables des manifestants sont surprenantes dans un pays où toute dissidence est bâillonnée. On y voit une foule en colère s'approcher et bombarder de boules de neige une haie de boucliers de policiers.