“Manhunt” sur Apple TV+ : l’assassinat de Lincoln a encore aujourd’hui des échos

Difficile pour une enquête policière de 1865 de relever des plaques d’immatriculation. Il faut se contenter d’une description du cheval – robe baie, avec une étoile blanche sur la tête – pour espérer arrêter John Wilkes Booth après sa fuite. Manhunt, diffusé sur Apple TV+ depuis le 15 mars, se fonde sur un livre signé de l’historien James L. Swanson, La chasse à l’homme. La traque de l’assassin d’Abraham Lincoln (traduit en français aux éditions Albin Michel). La série se concentre donc sur Booth (incarné par Anthony Boyle), acteur de théâtre, proche de la Confédération et ardent défenseur de l’esclavage, “et son ennemi juré, Edwin Stanton (joué par Tobias Menzies), ministre de la Guerre, d’abord sceptique à l’égard de Lincoln avant de devenir un de ses plus proches alliés, qui organisera la traque de son assassin”, résume le Los Angeles Times.

Par bien des aspects, Manhunt est une série policière dont la victime et l’assassin sont connus du grand public. Ce qui n’empêche pas de tenir le spectateur en haleine, estime Robert Lloyd, critique télé du quotidien californien. Quant à la véracité historique, “si Booth s’enfuit du théâtre Ford, à Washington, à peu près selon l’itinéraire effectivement connu [des historiens], la série fait apparaître Stanton dans toutes sortes d’endroits où il n’a jamais été et lui fait faire des choses qu’il n’a jamais faites, juste pour renforcer la dramaturgie du personnage”.

La série Apple TV+ insiste aussi sur le fait que l’assassinat faisait partie d’un complot plus vaste pour déstabiliser le gouvernement de l’Union, quelques jours seulement après le 9 avril 1865 et la reddition du général confédéré Robert Edward Lee, l’une des dates marquant la fin de la guerre de Sécession.

Découvrir les recoins du complot

Anthony Boyle est un bon choix de casting : il donne toute son énergie et son expressivité à John Wilkes Booth, poursuit le Los Angeles Times. “On le voit dévorer les journaux relatant l’assassinat qu’il a commis – ‘Je lis toujours mes critiques’ – et tenir un journal qu’il espère un jour publier, une fois qu’il sera réfugié dans une nouvelle Confédération.” On devine aussi la grandiloquence et le narcissisme du sudiste qui déclame, en buvant un verre à un comptoir quelques minutes avant de tirer sur le 16e président des États-Unis, qu’il sera bientôt connu dans le monde entier grâce à son “entrée en scène”.

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