Manhattan survivra-t-il au travail à distance ?

Plus de 12 milliards de dollars par an : c’est ce que coûte à Manhattan le télétravail, selon le calcul d’une équipe de chercheurs de l’Université de Stanford relayé par Bloomberg. “Nulle part l’impact économique du travail à distance n’est aussi marqué”, constate le site d’informations économiques.

“Selon notre analyse, les employés de Manhattan dépensent au minimum 12,4 milliards de dollars [11,6 milliards d’euros] de moins en s’épargnant environ 30 % de jours de présence au bureau. Un salarié économise ainsi en moyenne 4 661 dollars [4 384 euros] par an en repas, shopping et divertissements à proximité de son bureau.”

De fait, les bureaux de Manhattan se remplissent de nouveau, mais pas tous les jours. La fréquentation est en baisse d’environ 52 % le vendredi et de 45 % le lundi par rapport à la période prépandémique selon les données fournies par la plateforme Placer.ai, spécialiste des études de marché.

“New York regorge d’employés de bureau le mardi, le mercredi et le jeudi, mais l’ambiance est très différente le vendredi et le lundi. Ces jours-là, les rames de métro circulent presque à vide, les files d’attente pour acheter sa salade ne sont pas longues et, à l’heure de l’apéritif, il y a beaucoup de places assises au bar.”

Quelle est la valeur d’une ville quand les travailleurs n’ont plus besoin d’y être ? s’interroge Bloomberg. Les chercheurs ont chiffré à – 40 % la valeur marchande des bureaux de Manhattan. Une baisse qui selon eux coûterait 5 milliards de dollars à la ville en recettes fiscales, soit 5 % de son budget annuel. “Un gros trou qu’il va falloir combler avec de nouvelles taxes et une baisse des dépenses”, souligne un expert.

“Nous devons trouver la parade !”

L’impact est à peine moindre sur les transports en commun, où le manque à gagner devrait s’élever à plus de 2 milliards de dollars par an jusqu’en 2026. Les lundis et vendredis, le nombre de trains va être réduit sur sept lignes, “notamment sur la ligne 1, qui relie Manhattan au Bronx, et sur les lignes L et F, qui traversent Brooklyn, Queens et Manhattan”.

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