Manger des excréments : une question de survie pour les oiseaux

Une nouvelle étude australienne révèle l’intérêt de la consommation d’excréments pour les oiseaux, en particulier pour les espèces migratrices ! L’apport en nutriments qu’ils représentent semble pallier un inconvénient majeur : la transmission des maladies. Explications.

"Coprophage" est le nom donné aux animaux qui se nourrissent d’excréments. Si la pratique étonne du point de vue des humains, elle est très répandue dans le règne animal. Commençons par faire une distinction importante. Les insectes coprophages se nourrissent des excréments d’autres animaux, c’est le cas du bousier par exemple. En revanche, le koala et le lapin par exemple, consomment leurs propres fèces et uniquement certains d’entre eux. On dit qu’ils sont "caecotrophes". Ce ne sont d’ailleurs pas les seuls.

Ce comportement a aussi été observé chez le gorille notamment. Mais pourquoi ? Des chercheurs de l’Université d’Australie du Sud ont montré que ce comportement était vital chez les oiseaux, et en particulier chez les migrateurs. Leurs résultats, publiés dans la revue Biological Reviews, sont l’aboutissement d’années de collaboration avec des scientifiques du monde entier, spécialistes des oiseaux.

Un apport nutritif… mais pas que !

Reste-t-il des nutriments dans les fèces ? On pense souvent, à tort, que les excréments sont dépourvus de tout intérêt nutritif puisqu’ils ont déjà été digérés. Bien au contraire ! En réalité, certains nutriments ont échappé à la première absorption. La valeur nutritive des fèces n’est donc pas négligeable.

Les résultats de cette étude montrent une grande variabilité des comportements coprophages chez les oiseaux. Chaque espèce a ses goûts bien précis. Si certaines, comme les autruches, préfèrent consommer leurs propres fèces, d’autres se nourrissent des excréments d’autres animaux.

C’est le cas, par exemple, des pétrels géants (Macronectes giganteus) qui apprécient particulièrement les crottes de phoque. Pendant les longues périodes d’incubation, ces oiseaux peuvent jeûner jusqu’à 15 jours. "On pense que ce comportement aide les oiseaux, qui sont à jeun, à se ravitailler rapidement à partir d'une source de nourriture facilement accessible et riche en énergie avant d'entreprendre de longs voyages de recherche de nourriture à tra[...]

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