Mandelieu, ville frontière ?

C’est à une interminable expérience de mise en scène que nous convie cette année au Festival le réalisateur mexicain Alejandro González Iňárritu avec son court métrage en VR (virtual reality, lire Libération de lundi),Carne y Arena. Il faut d’abord s’inscrire et réserver par mail un créneau horaire. Une fois l’heure venue, une voiture avec chauffeur récupère le spectateur promenade Pantiero et le conduit jusqu’à Mandelieu, situé cinq kilomètres à l’ouest, dans un hangar blanc. Toutes les demi-heures, deux personnes vivront là cette expérience interactive, «ethnographie semi-romancée», comme la désigne Iňárritu.

Après avoir signé une décharge dégageant la responsabilité des producteurs en cas de crise cardiaque ou d’épilepsie, vu et touché un pan de mur qui jadis séparait la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis (remplacé par le fameux mur en béton en cours de construction), le spectateur attend. Seul. Dans une antichambre où s’entassent des chaussures de migrants retrouvées dans le désert de Sonora. Il est prié d’ôter les siennes, ainsi que ses chaussettes. Une alarme résonne, il ouvre alors une porte en métal et se retrouve dans une arène plongée dans l’obscurité. Il y a du sable par terre. Trois hommes sont présents. Fred, Manu et Adam. Ils lui donnent un sac à dos, un casque audio et un casque vidéo, dont les câbles font aussi office de laisse. Ils le préviennent de ne pas courir pour «ne pas se prendre de mur. De toute façon, quand vous sentez que vous êtes retenu dans votre dos, il ne faut plus avancer. Faites attention si vous vous jetez par terre». Bien. Le spectacle commence enfin.

«L’effet whaou» de sidération est fort : la texture du paysage désertique, aidée par une ambiance entre chien et loup, bluffe. La brise du désert ventilée que l’on ressent sur notre peau et le sable gravillonneux sous nos pieds permettent d’aller au-delà d’une expérience à mi-chemin entre la VR et la 360° améliorée. C’est-à-dire que le participant peut se déplacer dans ce (...)

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