"Maman, je viens de gagner un Oscar!": Ke Huy Quan sacré meilleur acteur dans un second rôle

L'acteur Ke Huy Quan a reçu dans la nuit de dimanche à lundi l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour sa performance dans Everything Everywhere All At Once. Déjà récompensé pour ce rôle par de nombreux prix, dont un Golden Globe, l'acteur de 51 ans prend une éclatante revanche sur une industrie qui l'avait complètement oublié. Au passage, il s'impose également comme un symbole des progrès d'Hollywood en matière de diversité.

"Maman, je viens de gagner un Oscar!", a-t-il déclaré dimanche sur scène, en pleurs, après avoir reçu son Oscar.

Avant Everything Everywhere All At Once, Ke Huy Quan n'avait plus passé d'auditions depuis plus de vingt ans. Mais pour ce film au casting majoritairement asiatique, les réalisateurs Daniel Scheinert et Daniel Kwan ont cru en lui.

Des années de disette

Dans cette comédie complètement barrée, il incarne Waymond, le mari d'Evelyn, une immigrante chinoise jouée par Michelle Yeoh.

Après des années de disette, "j'étais tellement affamé de jouer un rôle comme celui-là", a confié l'acteur au New York Times l'an dernier. Débarqué aux Etats-Unis avec ses parents vietnamiens à la fin des années 70, Ke Huy Quan a seulement 12 ans lorsqu'il partage l'affiche avec Harrison Ford dans Indiana Jones et le Temple Maudit de Steven Spielberg.

Propulsé au rang d'enfant star, il embarque l'année suivante pour une chasse au trésor qui marquera toute une génération dans "Les Goonies". Mais ensuite, sa carrière patine: après quelques apparitions mineures à la télévision, il renonce au métier d'acteur.

A l'époque, "Hollywood n'écrivait pas de rôles pour les acteurs asiatiques", a-t-il regretté auprès du New York Times.

Diplôme d'école de cinéma en poche, il passe derrière la caméra à Hollywood et en Asie: il chorégraphie notamment les scènes de combat du premier film X-Men, avant de collaborer avec le Hongkongais Wong Kar-Wai sur "2046", la suite du magistral In the Mood for Love.

Mais en 2018, un déclic se produit lorsqu'il découvre le film "Crazy Rich Asians". "J'ai vu mes confrères asiatiques à l'écran et (...) moi aussi, j'avais envie d'en être", explique-t-il à GQ.

Article original publié sur BFMTV.com