Mali : ce qu’il faut savoir sur l’accord d’Alger enterré par la junte au pouvoir

Le gouvernement de transition malien, dirigé par le colonel Assimi Goïta, vient de mettre un terme à l’accord dit d'Alger, qui avait été signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord du pays.  - Credit:AP/SIPA
Le gouvernement de transition malien, dirigé par le colonel Assimi Goïta, vient de mettre un terme à l’accord dit d'Alger, qui avait été signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord du pays. - Credit:AP/SIPA

La junte au pouvoir au Mali a annoncé, jeudi 25 janvier, la « fin avec effet immédiat » de l'accord pour la paix et la réconciliation d'Alger. Dans un communiqué lu à la télévision d'État par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement installé par les militaires, a invoqué tour à tour, « le changement de posture de certains groupes signataires », mais aussi « les actes d'hostilité et d'instrumentalisation de l'accord de la part des autorités algériennes, dont le pays est le chef de file de la médiation ». Mais où en était la mise en œuvre de cet important texte censé stabiliser le Mali ?

Dans quel contexte avait été signé cet accord ?

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, dont Ansar Dine. Ils avaient coupé le pays en deux pendant neuf mois. Ces djihadistes ont été dispersés et, en grande partie, chassés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui a décidé de traiter la crise en deux volets, l'un politique délégué à l'Algérie et le second militaire avec l'opération Serval puis Barkhane.

Après des années de négociations, en juin 2015, le gouvernement malien et deux coalitions de groupes armés issus du nord du pays, la Plateforme, alliée au gouvernement de l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), fédération de mouvements entrés en rébellion contre l'État, signaient, à B [...] Lire la suite