Mali : l’illusion de démocratie

L’état de délabrement du Mali doit notamment être interrogé à l’aulne des principales évolutions qu’il a traversées ces dernières décennies : d’une part, sa libéralisation économique à marche forcée, sous les coups de boutoir des Programmes d’ajustement structurel (PAS) qui se sont succédés à l’instigation de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, d’autre part, les incidences de sa libéralisation politique.

La plupart des acteurs de la crise politique actuelle ont émergé avec la révolution de 1991 qui avait mis à bas le régime dictatorial du général-président Moussa Traoré, instauré le multipartisme et permis d’adopter par référendum une Constitution démocratique.

Le président Amadou Toumani Touré (ATT), renversé le 22 mars 2012, avait arrêté Moussa Traoré. L’actuel président par intérim, Dioncounda Traoré, est l’un des membres fondateurs de l’Alliance pour la démocratie du Mali (Adema), association qui joua un rôle de premier plan dans la révolution de 1991. Elle s’est ensuite transformée en parti politique, formation qui a largement dominé l’échiquier politique de 1992 à nos jours - avec ses avatars nés de multiples scissions - et ce sur l’ensemble du territoire national.

Iyad Ag Ghali, leader du groupe essentiellement touareg Ansar ed-Dine, qui contrôle aujourd’hui une partie du nord du Mali, a lui aussi émergé sur la scène nationale en 1990 en lançant une rébellion armée contre le régime de Bamako.

La rigueur imposée par les PAS dans les années 80 a favorisé le développement d’une opposition frontale à la dictature, en renforçant la crise économique, qui s’est alors muée en crise sociale et politique. Par la suite les PAS ont handicapé la jeune démocratie malienne en construction, en imposant une politique économique empêchant l’émergence de toute forme d’Etat-providence. C’est ainsi que les populations maliennes ne se sont jamais approprié leur Etat - contrairement aux élites politiques -, comme en témoigne la faible participation électorale à (...)

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