Mali – Alioune Ifra Ndiaye : « Il faut se méfier des directives bureaucratiques »

Après des études d’ingénierie culturelle à la Sorbonne nouvelle, à Paris, Alioune Ifra Ndiaye a monté dès 1998, avec son ami Jean-Louis Sagot-Duvauroux, philosophe et écrivain français, la troupe du BlonBa.   - Credit:DR
Après des études d’ingénierie culturelle à la Sorbonne nouvelle, à Paris, Alioune Ifra Ndiaye a monté dès 1998, avec son ami Jean-Louis Sagot-Duvauroux, philosophe et écrivain français, la troupe du BlonBa. - Credit:DR

Depuis le 7 août 2023 maintenant, la France ne délivre plus aucun nouveau visa aux ressortissants maliens, nigériens et burkinabés. Aucune exception ne sera donc faite pour les artistes, ni pour les étudiants ou tous ceux du monde universitaire et scientifique qui avaient programmé un déplacement dans l'Hexagone (souvent au prix de longues et coûteuses procédures). Pourquoi ? Comment et d'où émanent ces décisions dites de « sécurité » ? Chacune des administrations se renvoie la responsabilité, au grand dam des personnes touchées, affectées et impactées sur le court, moyen mais aussi le long terme. Si les acteurs français du secteur, en particulier, les milieux du spectacle vivant, ont vivement réagi, de l'autre côté, au Mali, au Burkina Faso et au Niger, l'heure est à l'incompréhension.

Alioune Ifra Ndiaye est l'une des grandes figures de la culture malienne, résidant à Bamako, d'où il dirige, avec une grande énergie et indépendance, l'incroyable Complexe Culturel Blonba, fruit d'une très longue coopération franco-malienne. Également président de la Fédération des artistes du Mali (Fedama), ce réalisateur, auteur de nombreuses œuvres de théâtre, audiovisuels et bien d'autres, n'hésite jamais à prendre publiquement la parole pour défendre ses convictions et engagements. Aujourd'hui, il prend à témoin Maliens et Français et met en garde contre « des directives bureaucratiques » qui pourraient battre en brèche tous les efforts consentis par tous pour bâtir de [...] Lire la suite