"Je suis malheureux, en colère", l'inquiétude d'Antoine Kombouaré à propos des émeutes en Nouvelle-Calédonie

Antoine Kombouaré ne voulait pas en parler. Pour sa dernière conférence de presse de la saison de Ligue 1, l’entraîneur du FC Nantes, soulagé d’avoir réussi son opération maintien, n’a pas échappé à une question sur les graves émeutes en Nouvelle-Calédonie d’où le natif de Nouméa est originaire et qui ont fait cinq morts depuis lundi. "Je n’en parle pas", a d’abord lancé le Kanak avant de partager sa peine et ses craintes. "Je le vis au plus profond de moi. Je peux dire que je suis triste de voir ce qu’il se passe là-bas. J’ai peur. Et en même temps je suis en colère. Ce sont les sentiments qui m’habitent."

"Je suis très en colère"

Et Kombouaré de poursuivre: "Ce qu’on voit, ce n’est pas beau. Des gens souffrent. Il y a des morts. Dans ces moments, il vaut mieux ne pas parler. Il y a un moment de recueillement. Il y a beaucoup trop de morts. Je n’aime pas l’image que je vois de mon pays aujourd’hui."

Inquiet pour sa famille qui vit toujours en Nouvelle-Calédonie, l’entraîneur du FC Nantes dort peu pour être en contact avec ses proches (il y a neuf heures de décalage horaire). Il réfléchit également à la possibilité de faire le voyage sur sa terre natale après le dernier match de la saison dimanche sur la pelouse de Monaco.

"Je suis malheureux, très en colère, poursuit-il. En arriver là, ce n’est pas normal. On n’a pas fait tout ce qu’il fallait pour éviter ça."

Les premières altercations avec les forces de l'ordre ont commencé dans la journée de lundi, en marge d'une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle examinée à l'Assemblée nationale, qui vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie. Les opposants critiquent un dégel qui risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak".

Article original publié sur RMC Sport