Malgré les divisions, les cheminots s’accrochent en tête du cortège

A l’issue d’une deuxième rencontre avec les syndicats vendredi, Matignon a annoncé un train de mesures qui polarisent les grévistes.

Terminus Matignon : vendredi, le Premier ministre a reçu pour la deuxième et sans doute dernière fois les organisations syndicales de la SNCF. Objectif : trouver une issue au conflit qui dure depuis le 3 avril… et tenter de diviser le front syndical, à la veille de la grande mobilisation des organisations de gauche contre la politique d’Emmanuel Macron. Car samedi, les cheminots seront les stars du cortège.

Conformément à ce qui se murmurait, Edouard Philippe a donc annoncé une reprise partielle de la dette de la SNCF à hauteur de 35 milliards d’euros. Pour digérer cette somme qui va s’ajouter à l’endettement national, l’Etat va s’y prendre à deux fois : 25 milliards seront récupérés en 2020, le reste en 2022. En outre, l’Etat va abonder de 200 millions par an le programme de rénovation des voies ferrées, dont plusieurs milliers de kilomètres sont en piteux état.

Chéquier. Cet effort financier n’est évidemment pas sans contrepartie. La SNCF est instamment invitée à mettre en place un plan d’économies pour parvenir à 700 millions d’euros par an de réduction de ses frais généraux en 2026. Et pour éviter de retomber dans le surendettement, le niveau des emprunts de l’entreprise publique sera plafonné et contrôlé par le Parlement.

Les mesures annoncées par le Premier ministre s’inscrivent dans une valse à deux temps composée par le gouvernement et la direction de la SNCF pour sortir du conflit. Mercredi, la commission de l’aménagement du territoire du Sénat a adopté une série d’amendements avant le vote de la loi sur la réforme ferroviaire. Ces dispositions ont été proposées par deux organisations syndicales : l’Unsa et la CFDT. En les retenant, le pouvoir législatif a voulu montrer que la réforme pouvait, dans une certaine mesure, être revue et corrigée. Les annonces de ce vendredi sont ensuite venues confirmer que l’Etat était prêt à sortir (...)

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