Malawi : huit "vampires" présumés ont été lynchés à mort

Au Malawi, 8 « vampires » présumés ont été lynchés à mort. Le président Peter Mutharika accuse l’opposition.

Soupçonnées d’avoir bu le sang de leurs victimes, au moins 8 personnes ont été lynchées à mort par des groupes d’autodéfense, au nord du Malawi. Selon le président Peter Mutharika, l’opposition serait à l’origine de ces violences, qui agitent régulièrement le pays.

Les affaires de "vampires" font toujours l'objet de rumeurs et d'incidents réguliers au Malawi, où les croyances traditionnelles sont très ancrées dans la population. Depuis mi-mars, au moins 8 personnes soupçonnées d’avoir bu le sang de leurs victimes ont été lynchées à mort par des groupes locaux d’autodéfense dans le nord de cet État situé en Afrique australe, a appris l'AFP auprès de la police locale.

Parmi ces 8 "vampires" figurent deux victimes du Mozambique voisin, tuées lundi. Les services de police ont arrêté un total de 117 personnes en lien avec ces affaires. Ces récits sur la présence de vampires agitent régulièrement le Malawi. Ainsi en 2017, 9 personnes avaient été tuées et 250 arrêtées pour avoir bu ou tenté de boire du sang humain lors de cérémonies de magie noire.

Les Nations unies ont en tout cas appelé les autorités du pays à mettre rapidement un terme à cette vague de violences. "Ces épisodes de justice populaire se nourrissent de mythes et de désinformation qui mettent en péril le respect des droits humains", a souligné dans un communiqué Maria Torres, la responsable de l’ONU pour le pays.

”Ces rumeurs sans fondement ont été délibérément fabriquées”

De son côté, le président Peter Mutharika a accusé l’opposition d’être à l’origine de ces actes meurtriers. "Des Malawites innocents ont brutalement été tués par la foule car soupçonnés d’être des suceurs de sang. Ces rumeurs sans fondement ont été délibérément fabriquées", a-t-il dénoncé lors d’un discours télévisé mardi soir. Nous savons que cela relève d’une stratégie politique visant à créer la peur et la panique pour empêcher les gens de s’inscrire sur les listes électorales. Et tout ceci alors que nous menons la guerre contre le coronavirus".

Le dernier bilan officiel du Covid-19 au Malawi fait état de 8 personnes infectées, dont un décès. Le pays doit élire son président en juillet, après l’annulation de la réélection en mai 2019 de Mutharika en raison de fraudes.