La maladie de Parkinson bientôt détectée grâce à l’odorat d’une Écossaise ?

A hand wearing a latex glove holds a small clear tube and dips a cotton swab into the liquid. Space for copy.
Catherine Falls Commercial / Getty Images A hand wearing a latex glove holds a small clear tube and dips a cotton swab into the liquid. Space for copy.

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Dépister la maladie de Parkinson pourrait être réalisé bien en amont des premiers symptômes.

SCIENCE - Être capable de détecter la maladie de Parkinson grâce à son odorat. C’est l’histoire de Joy Milne, une Écossaise de 72 ans. Elle a affirmé avoir senti un changement dans l’odeur de son mari, un « arôme musqué », six ans avant qu’il ne soit diagnostiqué. Un don rare - qui est en réalité une maladie, si bien que des scientifiques de l’université de Manchester sont en train de développer un nouveau test de dépistage basé sur cette capacité hors norme. Les résultats de leur étude ont été publiés dans le Journal of the American Chemical Society, le 7 septembre 2022, et relayés par le Telegraph.

Lors de tests en laboratoire, Joy Milne a été capable d’identifier les personnes malades en reniflant de simples t-shirts préalablement portés. Elle a aussi détecté la maladie sur le t-shirt d’une personne qui se portait bien, mais diagnostiquée positive huit mois plus tard.

Les scientifiques ont alors pensé que l’odeur pouvait être causée par un changement chimique dans l’huile de la peau - le sébum, qui est déclenché par la maladie de Parkinson. Ils ont comparé les écouvillons de 79 personnes atteintes avec ceux d’un groupe témoin de 71 personnes en bonne santé.

Bingo : en 2019, ils annoncent avoir identifié des molécules liées à la maladie dans des prélèvements cutanés. Ils développent ensuite le test : à l’aide d’un simple coton-tige passé le long de la nuque, ils récupèrent un échantillon qu’ils examinent afin d’identifier les molécules liées à la maladie. Et ainsi la détecter.

La maladie de Parkinson est neurodégénérative, et la deuxième maladie la plus fréquente en France après Alzheimer. Elle est caractérisée par des tremblements et des difficultés à se mouvoir.

Mieux détecter la maladie

Bien que ce test demande encore des confirmations, les scientifiques sont enthousiastes à l’idée de le déployer : le diagnostic actuel de la maladie de Parkinson est basé sur les symptômes et les antécédents du patient, selon le journal anglais Evening Standard.

D’après la professeure Perdita Barran, leader du groupe de recherche, dont les propos sont relayés par le Telegraph, « il n’y a pas de remède à la maladie de Parkinson, mais un diagnostic de confirmation permettrait aux personnes concernées de recevoir le bon traitement et d’obtenir les médicaments qui les aideront à soulager leurs symptômes. »

Même son de cloche chez Joy Milne qui a déclaré qu’il était « inacceptable » que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson présentent des dommages neurologiques aussi importants au moment du diagnostic : « Je pense qu’elle doit être détectée beaucoup plus tôt - comme pour le cancer et le diabète - un diagnostic plus précoce signifie un traitement beaucoup plus efficace et un meilleur mode de vie pour les gens. »

Joy Milne travaille sur d’autres maladies

L’Écossaise de 72 ans a l’habitude de collaborer avec des scientifiques. Actuellement, elle cherche à savoir si elle peut sentir le cancer ou la tuberculose. Elle est en fait elle-même atteinte d’une maladie rare, qui lui confère cet odorat très développé.

Elle le décrit comme « une malédiction et un avantage », expliquant qu’elle peut parfois sentir les personnes atteintes de la maladie de Parkinson lorsqu’elle se trouve au supermarché, mais que les éthiciens médicaux lui ont signifié qu’elle ne pouvait pas le leur dire, toujours selon le Telegraph.

« Quel médecin accepterait qu’un homme ou une femme entre en disant ’la femme qui sent la maladie de Parkinson m’a dit que je l’avais’ ? » Demande-t-elle avant d’ajouter : « Peut-être à l’avenir, mais pas maintenant. »

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