Majeur

Malgré la crise, le chômage, le ras-le-bol fiscal, la colère des Bretons et la désespérance des campagnes, François Hollande n’a donc pas renoncé à mener les grandes réformes de société auxquelles il s’était engagé. Certes, les débats sur la fin de vie, la gestation pour autrui ou le droit de vote des étrangers sont renvoyés à des dates incertaines mais, en s’attaquant au statut du beau-parent, le gouvernement ouvre un chantier majeur qui pourrait bien marquer le quinquennat. Car, plus que la volonté de donner enfin une réalité juridique aux beaux-pères et belles-mères des 720 000 familles recomposées en France, c’est l’encadrement et la sécurisation du rôle de toutes les personnes qui ont une responsabilité à l’égard de l’enfant qui est aujourd’hui envisagée.

Nul doute qu’après avoir combattu le «mariage pour tous» avec une inextinguible détermination, la frange la plus conservatrice du pays va une fois encore se dresser contre un projet qui consacre l’évolution de la famille, morcelée mais vivante, souvent loin des schémas traditionnels.

Mais, au contraire de ses prédécesseurs de droite qui s’étaient tous arrêtés en chemin, le pouvoir socialiste doit là aussi aller au bout de la réforme et adapter les régles à la réalité. Dominique Bertinotti, qui s’est engagée à présenter un projet de loi avant les municipales au terme d’une large consultation, ne pourra pas se dérober à ses engagements. C’est une question de justice autant que de morale.



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La «manif pour tous» en embuscade
«Le mot beau-père ne marche pas»
«Impossible à faire entrer dans une loi»
«Un statut unique pourrait vite se révéler un piège»
«Step parents» : Londres a déjà sauté le pas