Maison squattée dans les Alpes-Maritimes: la mère de famille "souhaite retourner" dans le logement

La mère de famille,  qui a occupé une maison à Théoule-sur-Mer, a répondu aux questions de BFMTV. - BFMTV
La mère de famille, qui a occupé une maison à Théoule-sur-Mer, a répondu aux questions de BFMTV. - BFMTV

Après s'être trouvé à la porte de sa maison secondaire de Théoule-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes, en cette fin d'été, tenu à distance par la présence d'une famille, installée là depuis trois semaines, le couple Kastoulian vient de remettre la main sur les clés de son logement.

Mardi soir en effet, le procureur local indiquait: "Les clefs de cette maison en possession du couple ont été (…) remises ce jour au mandataire du propriétaire." La veille au soir, à l'issue d'une dispute, les squatteurs avaient décampé, la mère avec ses enfants sous le bras, le père escorté par les gendarmes avant d'être placé en garde à vue pour violences conjugales.

"On aurait préféré que la justice prenne la décision"

Victoire donc pour les retraités lyonnais en attendant la sentence définitive de la justice fixée au 27 octobre prochain? Selon la mère de famille délogée, c'est non. Elle entend bien regagner le domicile des Kastoulian. "Oui, je souhaite retourner dans cette maison. On voulait rester jusqu’à ce que la décision de justice soit prise. Donc on aurait préféré que la justice prenne la décision et nous dise elle-même de sortir ou non, mais pas la police et pas de cette façon", a-t-elle ainsi expliqué à BFMTV.

Elle a relaté les circonstances qui l'ont poussée à déserter les lieux. "Il y a eu une petite dispute entre moi et mon mari. Donc pour essayer de calmer les choses j’ai voulu prendre quelques affaires et partir un ou deux jours, juste histoire que les choses se calment", a-t-elle raconté. Elle n'a alors pas hésité à faire appel aux gendarmes pour l'"aider à récupérer des affaires".

"Ils m’ont dit : ‘Votre mari va rester dans le logement et vous, vous partez, et vous revenez quand vous voulez. Il n’y a pas de problème'", a-t-elle assuré au micro de BFMTV.

Mais les événements n'ont pas tourné comme elle l'espérait: "Je n’ai plus accès au logement parce que quand j’étais à la gendarmerie ils sont venus me voir en me disant qu’il fallait absolument que je sorte toutes les affaires de la maison."

"On a vraiment été mis à la porte"

Elle a ajouté: "Je leur ai demandé pourquoi car je comptais y retourner. Ils m’ont dit : ‘Non, on va ressortir toutes les affaires’, et ils ont récupéré les clés." "Ce que je conclus de tout ça, c’est que finalement, on a vraiment été mis à la porte, limite de force, par les gendarmes", a estimé la mère de famille.

Celle-ci a également expliqué pourquoi elle tenait tant à retourner dans cette maison contre la volonté du propriétaire. "On s’est dit on a trouvé un logement, un toit où dormir, où les enfants étaient en sécurité donc on était content", a-t-elle détaillé.

Elle est également revenue sur le cas du mystérieux intermédiaire qui aurait loué la maison à elle et à son mari moyennant 1000 euros: "Il nous a donné toutes les clés, c’est ça qui nous a montré que c’était vraiment le propriétaire (sic). C’est vrai qu’ensuite on s’est senti un peu mal parce qu’on s’est dit: ‘On s’est fait avoir’."

Situation de "détresse sociale"

Pour elle, c'est la nécessité qui la contraint à cette extrémité: "Malheureusement, on n’a pas pu quitter les lieux car on n’a nulle part où aller." Son avocate, Emilie Bender, a confirmé sur BFMTV mardi: "Elle a dû quitter le logement sans les biberons de ses enfants donc les enfants hier n’ont pas pu se nourrir. Ce matin, elle m’a téléphoné en m’indiquant que ses enfants n’avaient même pas de petits pots pour manger et elle est venue à midi se restaurer à mon cabinet. Elle se trouve effectivement dans une situation de détresse sociale."

"A ce jour, aucune solution des pouvoirs publics ne lui a été donnée pour un relogement. Elle devait être contactée par une association pour qu’on lui fournisse de la nourriture, ce qui n’a pas été fait", a précisé l'avocate.

"Elle souhaite avant tout indiquer qu’elle se trouve dans une situation de détresse et qu’elle comprend la réaction du propriétaire qui souhaite retrouver son bien mais elle a un nourrisson de sept mois qu’elle allaite. Elle est enceinte de deux mois et elle a également un enfant d’un an et demi", a encore défendu Emilie Bender.

Article original publié sur BFMTV.com