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Mais oui mais oui, la trêve est finie !

Ça y est, la trêve internationale est terminée pour le plus grand bonheur de la majorité des amoureux du football.

Didier Deschamps (Photo by FRANCK FIFE / AFP)
Didier Deschamps (Photo by FRANCK FIFE / AFP)

♫ ♪ Donne-moi ta main et prends la mienne

L’arbitre a sifflé, ça signifie

La Ligue 1 est à nous, que la joie vienne

Mais oui mais oui, la trêve est finie ! ♪ ♫

On ne va pas vous mentir, il n’est pas sûr que ce titre de Sheila revisité soit un carton de ventes à Noël. Mais ce qui est certain en revanche, c’est qu’il traduit un sentiment général, une tendance lourde de ces dernières années : le désamour pour le football de sélections au profit de celui des clubs.

Ce désintérêt pour des éliminatoires plus ou moins longs, mais presque toujours ennuyeux, est une évidence. Il est sous nos yeux, à chaque discussion autour de la machine à café, à chaque débat au comptoir d’un bar. Les Bleus sont relégués derrière le feuilleton quotidien de la L1 et le show de la Ligue des Champions.

Les audiences disent pourtant le contraire. Quand Didier Deschamps et ses joueurs se produisent face à Andorre ou la Moldavie, les spectateurs continuent de répondre présent. Les stades sont pleins, les télévisions allumées et les diffuseurs peuvent se frotter les mains. C’est d’ailleurs tout le paradoxe de cet ennui footballistique suivi en masse : on se fait chier devant un match des Bleus mais tout le monde regarde.

Le football de sélections a encore de beaux jours devant lui

Entre la pauvreté du jeu et la faiblesse des adversaires, il y a ce désert de sentiments, si ce n’est l’ennui et parfois l’agacement. Les éliminatoires pour l’Euro ou le Mondial ne présentent plus le moindre intérêt sportif. Tout au plus un spectacle low-cost dont on attend sagement la fin. Un peu comme une première partie jazz à un concert de hard rock.

Alors bien sûr, les Bleus et la faiblesse récurrente de leurs prestations ne sont pas les seuls responsables de ce nouveau rapport de force entre football de clubs et football de sélections. Que dire d’un Euro qui se disputera à 24 et dont les qualifications ne sont qu’une formalité pour toutes les forces du continent ? A vouloir trop ouvrir les compétitions, on a renoncé à toute forme d’adversité le reste de l’année.

Mais que les grands défenseurs de ces affrontements entre nations se rassurent, le football de sélections a encore de beaux jours devant lui. Qu’importe le spectacle finalement, il y aura toujours cette vague bleu-blanc-rouge à chaque grande compétition. Ces grands rassemblements sur les Champs-Elysées et partout en France pour fêter une victoire sans s’extasier ou parler du reste.

Le drame, c’est qu’on ne vit ces moments-là qu’une fois tous les deux ans. C’est peu, trop peu pour vivre chaque trêve internationale comme une parenthèse enchantée. Au contraire, les rassemblements à Clairefontaine sont devenus un mélange d’ennui et de frustration. Une coupure que l’on maudit autant qu’on la suit. Et la seule bonne nouvelle finalement, c’est le jour où elle se finit.

Nicolas Puiravau