Le maire RN de Beaucaire met en garde contre « la presse poubelle » qui « rôde » dans la ville

Le maire RN de Beaucaire, Julien Sanchez, photographié aux côté de Louis Aliot et Jean-Paul Garraud lors des régionales de 2021 (illustration).
RAYMOND ROIG / AFP

POLITIQUE - C’est l’histoire d’une mise en garde qui prend tout son sens deux jours plus tard. Ce dimanche 10 septembre, le maire Rassemblement national de Beaucaire, Julien Sanchez, a publié un communiqué particulièrement virulent contre les journalistes qui se penchent sur la ville, à l’occasion notamment de la rentrée du RN prévue ce samedi dans la cité gardoise.

« La presse poubelle rôde à Beaucaire », alerte la mairie d’extrême droite, qui annonce que celle-ci « devrait commettre cette semaine de nombreux articles orduriers pour taper gratuitement sur la Mairie de Beaucaire et son maire en exercice, réélu dès le premier tour par une majorité de 60 % de Beaucairois en 2020 après 6 ans d’un premier mandat » (et une abstention à 48.25 % dans la ville, mais le communiqué ne le dit pas).

Prévenant qu’elle « ne laissera aucun écrit mensonger impuni », la mairie dénonce les « journalistes militants et sectaires » qui accorderaient un « traitement discriminatoire ou d’exception » à la ville dirigée par Julien Sanchez, qui ne résiste pas à la tentation de taper sur les médias.

Pourquoi tant de courroux ?

« Beaucairois, quand vous aurez à lire les articles de cette catégorie de presse parisienne donneuse de leçons vivant bien loin du réel, n’oubliez pas que leurs auteurs bénéficient en plus, s’ils sont bien journalistes, d’un abattement forfaitaire de 7 650 euros sur leur revenu net déclaré pour le calcul de leur impôt sur le revenu », poursuit le communiqué, visant manifestement à jeter le discrédit sur les journalistes qui auraient l’outrecuidance de ne pas épouser la communication municipale.

Mais pourquoi tant de courroux ? La réponse est apparue ce mardi 12 septembre dans les colonnes de Libération. Le quotidien épingle dans une longue enquête documentée « la gestion ubuesque du maire RN Julien Sanchez ». Un article dans lequel on apprend que l’édile lepéniste « emmerde » les magistrats de chambre régionale des comptes d’Occitanie, qui ont pointé dans un rapport les dysfonctionnements liés à la gestion de la mairie.

Les maires RN goûtent rarement les incursions de la presse dans les affaires municipales. Après une enquête approfondie de L’Express sur le système Rachline à Fréjus au mois de janvier, aucun exemplaire de l’hebdomadaire n’était disponible dans le secteur à sa sortie. « Selon plusieurs sources, le maire de la ville, David Rachline, a envoyé ses proches acheter tous les exemplaires de notre journal. Le but : éviter que ses administrés puissent lire notre enquête », expliquait L’Express dans un second article. Une certaine vision de l’accès à l’information.

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