Maillot contre l’homophobie : Oudéa-Castéra veut des sanctions contre les joueurs réfractaires
HOMOPHOBIE - C’est un message « basique » de vivre ensemble. Invitée de Stade 2 sur France 3, Amélie Oudéa-Castéra a estimé ce dimanche 14 mai que les clubs devaient sanctionner les joueurs qui n’avaient pas porté un maillot « arc-en-ciel » ce week-end, dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie du 17 mai.
De nombreux footballeurs de Ligue 1 et 2, notamment du Toulouse football club (TFC) et du Football club de Nantes (FCN), avaient refusé de s’affronter dimanche, ne souhaitant pas arborer un maillot floqué aux couleurs de la communauté LGBT +.
« Je regrette vivement qu’on n’ait pas 100 % des joueurs en France qui se retrouvent dans ce message de non-discrimination. De quoi parle-t-on ? C’est essentiel ! » s’est insurgée la ministre des Sports, comme vous pouvez le voir dans la séquence ci-dessous :
⚽ #STADE2 | "Il est de la responsabilité des clubs de prendre des sanctions" @AOC1978 Ministre des Sports, réagit… https://t.co/FMwXiHFi3f
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Amélie-Oudéa-Castéra a aussi appelé les clubs à sévir contre les réfractaires : « Je pense qu’il est de la responsabilité des clubs, avec un dialogue avec leurs joueurs, de prendre des sanctions » Amélie Oudéa-Castéra estimant que lors d’« une opération qui est cadrée de cette façon, qui embarque tous les clubs sur un sujet basique de non-discrimination, il faut être là. »
C’est un « délit » et non une opinion
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a, lui, jugé « nul » et « anachronique » leur refus, rappelant qu’il s’agissait d’« un délit » et non d’une opinion. « C’est nul. Je lisais tout à l’heure un article où quelqu’un, un sélectionneur je crois, disait que l’homophobie était une opinion : non, c’est un délit », a déclaré ce lundi le ministre sur le plateau de France 2.
« C’est anachronique : on vit dans une époque aujourd’hui (...) où chacun est libre de s’aimer comme il le souhaite », a-t-il ajouté. Interrogé sur la nécessité d’imposer des sanctions aux joueurs récalcitrants, Olivier Véran a expliqué que s’il était « sélectionneur ou directeur d’une équipe de foot, je dirais à mes joueurs : ’c’est important de le faire, c’est le message que vous envoyez à la jeunesse’ ».
Il a rappelé que « beaucoup de jeunes aujourd’hui souffrent encore de l’homophobie dans leur quotidien et tous les moyens sont bons pour permettre de normaliser ce qui est déjà normal ».
L’un des joueurs toulousains ayant refusé de porter le maillot, Zakaria Aboukhlal, s’est justifié sur les réseaux sociaux. « Avant tout, je tiens à souligner que j’ai la plus haute estime pour chaque individu, quels que soient ses préférences personnelles, son genre, sa religion ou son vécu. (...) Il s’étend aux autres mais comprend également le respect de mes croyances personnelles », écrit-il, en anglais, sur Twitter. L’attaquant du TFC a ajouté dans son message qu’il ne pensait pas être « la personne la plus appropriée pour participer à cette campagne ».
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Mostafa Mohamed sanctionné financièrement
À Toulouse ce dimanche, le refus de Zakaria Aboukhlal n’a pas tardé à faire réagir. « Bien que respectueux des choix individuels de ses joueurs, et après de nombreux échanges, le Toulouse Football Club a choisi d’écarter lesdits joueurs pour la rencontre prévue ce dimanche au Stadium de Toulouse », a précisé le Téfécé dans un communiqué, sans mentionner le nom des joueurs concernés ou évoquer d’éventuelles sanctions.
Le FC Nantes est allé plus loin en sanctionnant financièrement - mais pas sportivement - son joueur égyptien, Mostafa Mohamed, qui n’avait pas joué contre Toulouse car il avait refusé de porter le maillot arc-en-ciel.
Dans son communiqué, le FC Nantes ne précise pas le montant de la sanction financière qui sera infligée au joueur mais précise que « cet argent sera versé à l’association Sos Homophobie qui lutte chaque jour contre l’homophobie et qui saura en faire bon usage afin de lutter contre ce fléau ».
Le club « condamne également avec la plus grande fermeté les menaces émises à l’encontre de Mostafa Mohamed et de sa famille, aussi bien avant la rencontre qu’après », sans donner de détails sur la teneur de ces menaces.
L’attaquant ne sera en revanche pas suspendu, et pourra aider son équipe, en lutte pour le maintien, samedi contre Montpellier pour la 36e journée. Cette option permet de ne pas se priver d’un élément clé, auteur de huit buts cette saison en championnat de France.
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