Mahjoub Mahjoubi: pour le préfet du Gard, les propos de l'imam "remettent en cause les principes de la République"

L'imam Mahjoub Mahjoubi fait l'objet de trois signalements de la préfecture au titre de l'article 40. Le dernier concerne la vidéo relayée sur les réseaux sociaux dans laquelle l'imam qualifie les "drapeaux tricolores" de "drapeaux sataniques" qui n'ont "aucune valeur auprès d'Allah".

"Lapsus" ou "propos qui remettent en cause les principes de la République"? Pour le préfet du Gard, "si c’est un lapsus, c’est un lapsus qui dure pendant plusieurs dizaines de minutes. Sur BFMTV ce mardi 20 février, Jérôme Bonet assure que l'imam Mahjoub Mahjoubi est "suivi depuis plusieurs mois" par ses services.

L'imam, qui exerce dans le Gard et dont les prêches sont aujourd'hui au coeur mis en cause, est en effet sous le coup de trois signalements au titre de l'article 40 du code de procédure pénale. Le dernier concerne la vidéo d'un prêche relayée sur les réseaux sociaux dans laquelle le religieux qualifie les "drapeaux tricolores" de "drapeaux sataniques" qui n'ont "aucune valeur auprès d'Allah".

Selon Jérôme Bonet, il n'y a pas que ce prêche qui pose problème, "cela va bien au-delà de propos relatifs à un drapeau tricolore". Le représentant de l'Etat dans le département fait état de déclarations datant du mois de février portant sur "la considération du peuple juif comme un peuple ennemi" et sur "la place de la femme dans la société".

Le préfet du Gard y voit des propos qui "remettent en cause les principes de la République".

L'expulsion est "un objectif"

Des prêches, qui selon le préfet, relèvent d'"infractions" et "tombent sous le coup de la loi". Interrogé sur BFMTV, l'imam s'est défendu de toutes ces accusations évoquant un "prêche mal compris". "C’est un lapsus de ma part, en aucun cas je n’imaginais parler de la France", a déclaré Mahjoub Mahjoubi.

Le titre de séjour de Mahjoub Mahjoubi, installé depuis plusieurs décennies en France avec des enfants scolarisés, est valable jusqu'au 7 août 2029. Depuis la semaine dernière, la préfecture du Gard examine sa situation pour savoir si elle peut procéder au retrait de ce document. Jérôme Bonet évoque une "procédure à l’instruction", une procédure pour "élaborer les modalités d’un éloignement possible".

"C’est un objectif qui correspond à celui que lorsqu’une personne en situation régulière est susceptible de commettre des infractions ou de porter atteinte aux valeurs de la République, il est légitime que nous usions des termes de la loi pour permettre, le cas échéant, son éloignement."

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Prêche anti-France : "Je ne parlais ni de la France ni du drapeau français, c'est un lapsus", Mahjoub Mahjoubi - 19/02