Magali Berdah lance sa fédération d’influenceurs pour « prévenir les dérives »

Magali Berdah, ici dans son bureau à Paris, le 19 janvier 2022.
Magali Berdah, ici dans son bureau à Paris, le 19 janvier 2022.

PEOPLE - Alors que son image est écornée par des affaires de justice, Magali Berdah annonce ce mardi 7 mars qu’elle va créer la Fédération des influenceurs et des créateurs de contenus (FICC).

À Tech&Co, l’émission techno de BFMTV, la patronne de la grosse agence d’influenceurs Shauna Events explique vouloir « prévenir les dérives et (...) mieux former les influenceurs », qui, selon elle, « bien souvent ne connaissent ni le droit, ni le code de la consommation et suivent seulement une formation de l’ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) qui ne dure que deux ou trois heures ».

Magali Berdah tient à préciser que « cette Fédération n’a rien à voir avec Shauna Events » et qu’il s’agit d’une association loi de 1901.

Elle proposera aux influenceurs qui le souhaitent une formation continue obligatoire, une application, une newsletter, des alertes ou encore une aide juridique.

Des agences spécialisées dans la relation entre les marques et les influenceurs avaient déjà annoncé le 18 janvier la création d’une première fédération professionnelle, l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenu (Umicc). « Plus on sera nombreux pour faire avancer la cause des influenceurs, plus ce sera efficace », commente Magali Berdah auprès de Tech&Co.

L’an passé, un conflit très médiatisé avait opposé le rappeur Booba et Magali Berdah. Le premier accuse la seconde de promouvoir des arnaques. En retour, elle l’accuse de cyberharcèlement. La justice a depuis ouvert une enquête visant Shauna Events pour « pratiques commerciales trompeuses », ce que la cheffe d’entreprise a toujours fermement démenti.

Une concertation menée par Bercy

Ces derniers mois, la pression est montée en France pour réguler cette activité souvent décriée pour son opacité et secouée ces dernières années par des polémiques (rémunération par des marques, concurrence déloyale, exil fiscal ou accusations d’arnaques).

Avec l’objectif de mieux encadrer les quelque 150.000 influenceurs que compte le pays, le ministère de l’Economie avait lancé des consultations avec le secteur ainsi qu’une concertation en ligne, ouverte aux parties prenantes comme aux simples citoyens.

Au total, près de 19.000 personnes ont participé à cette concertation menée du 9 au 31 janvier sur le site make.org, commentant ou réagissant à douze mesures avancées par le ministère.

Les résultats témoignent d’un « niveau d’adhésion élevé » pour l’ensemble des mesures, selon la plateforme de consultation. Elles expriment des priorités claires pour « une intervention forte de l’État », avec contrôles et sanctions, une interdiction de la promotion de certains produits, un guide de bonnes pratiques, etc. 

Les conclusions qui seront retenues seront présentées par le ministre Bruno Le Maire vers la mi-mars, a-t-on indiqué au sein de son cabinet.

Ce mois-là sera aussi examinée à l’Assemblée nationale une proposition de loi transpartisane (majorité et opposition socialiste) prévoyant entre autres de créer un statut pour les influenceurs.

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