Magali Berdah: huit personnes en garde à vue pour cyberharcèlement

Huit personnes (6 hommes et 2 femmes âgés de 26 à 34 ans) ont été placée en garde à vue mardi 29 novembre dans le cadre de l'enquête en cours au Pôle national de lutte contre la haine en ligne, pour cyberharcèlement contre Magali Berdah, a indiqué le parquet de Paris à BFMTV ce jeudi.

Cinq d'entre elles ont été convoquées à une audience ultérieure pour être jugées notamment des chefs de cyberharcèlement aggravé. Deux gardes à vue ont été levées pour poursuite d'enquête. Une personne a bénéficié d'un classement sans suite faute d'infraction suffisamment caractérisée.

Le rappeur Booba, très actif dans la dénonciation des pratiques des influenceurs, ne fait pas partie des huit gardés à vue, selon nos informations. Le parquet de Paris avait déjà annoncé le 20 octobre des comparutions à venir pour onze hommes et une femme également soupçonnés de cyberharcèlement visant Magali Berdah.

Plaintes pour harcèlement et injures

Booba et Magali Berdah s'opposent par plaintes et réseaux sociaux interposés depuis des mois. La fondatrice de l'agence d'influenceurs Shauna Events accuse le rappeur de cyberharcèlement et a déposé plainte.

Elle estime que le rappeur est l'instigateur d'une vaste campagne de haine en ligne avec 200 publications de sa part évoquant Magali Berdah sur les réseaux sociaux en trois mois. Elle assure avoir reçu quelque 100.000 messages haineux la visant, ainsi que ses proches, pour une dizaine de plaintes déposées au cours de l’été pour harcèlement, injures, diffamation, mais aussi menaces de mort et attaques antisémites.

Car Booba, coutumier des attaques plus ou moins sérieuses contre d'autres rappeurs et des propos parfois proches du complotisme, a un nouveau combat. Il dénonce sur les réseaux sociaux le business des influenceurs, entre placements de produits et publicités, et les accuse régulièrement "d'arnaquer les honnêtes gens".

Il a fait de Magali Berdah sa cible privilégiée. Il point notamment du doigt une technique de vente, le "dropshipping", qui consiste à vendre un stock de produits achetés à bas prix sur des sites en général chinois. Cette technique de vente débouche en effet souvent sur des arnaques, sous forme de livraisons aléatoires et de produits non-conformes à la description.

Dénonciation calomnieuse

Le rappeur a contre-attaqué en portant plainte à son tour en mai dernier, accusant Magali Berdah de diffamation et de dénonciation calomnieuse. "Mme Berdah reproduit une mécanique dont elle est coutumière: publier des vidéos victimaires puis se prétendre en proie à du cyberharcèlement, fait extrêmement grave dont Booba ne peut être ni le comptable, ni le coupable", pouvait-on lire dans un communiqué de presse de son avocat, Patrick Klugman.

Magali Berdah a obtenu l'ouverture d'une enquête le 1er juin au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris, notamment pour menace de mort, harcèlement par un moyen de communication électronique et injure publique à raison de l’origine et du sexe.

En juillet, elle s'était félicitée d'avoir fait condamner Instagram à fermer le compte de Booba. Mais depuis, la justice a condamné le réseau social pour avoir fermé le compte de l'artiste "en dehors de tout cadre légal."

Article original publié sur BFMTV.com