Magali Berdah cyberharcelée : 28 personnes condamnées, dont 14 à de la prison ferme

Magali Berdah cyberharcelée :  28 personnes condamnées, certaines à de la prison ferme (Photo de Magali Berdah le 19 janvier 2022)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Magali Berdah cyberharcelée : 28 personnes condamnées, certaines à de la prison ferme (Photo de Magali Berdah le 19 janvier 2022)

JUSTICE - Magali Berdah a obtenu justice, à la suite d’un procès de plusieurs cas de cyberharcèlement en meute ces dernières années. L’agente d’influenceurs a ainsi vu 28 de ses harceleurs passer devant le tribunal correctionnel de Paris de novembre à janvier, avant d’être tous reconnus coupables et condamnés à de la prison ce mardi 19 mars.

Comme le rapportent BFMTV et Libération, les peines prononcées dans ce qui est à ce jour le plus grand procès pour cyberharcèlement en meute vont de quatre mois de prison avec sursis à 18 mois de prison dont 12 mois de prison ferme, à purger sous bracelet électronique. 14 des prévenus ont écopé de peines de prison avec sursis et les autres de peines de prison ferme. Les prévenus doivent aussi verser 54 000 € de dommages et intérêts à la victime.

Ils ont tous été déclarés coupable de cyberharcèlement, menaces de mort, menaces de crimes et menace en raison de l’appartenance supposée à une religion.

Il est « démontré » qu’au moment des faits, chacun des 28 prévenus « a eu connaissance du cyberharcèlement subi par la victime et a fait le choix de s’inscrire sciemment dans celui-ci », a estimé le tribunal, qui a rappelé dans sa décision les « répercussions réelles » de ce phénomène pour la santé mentale de la victime.

« À deux doigts de (se) jeter par la fenêtre ».

« Sale chienne », « arnaqueuse », « tu mérites d’être décapitée et lapidée » : les débats avaient permis d’évoquer la virulence des dizaines de milliers de messages envoyés à la victime, parfois assortis de menaces de mort, et dont certains revêtaient une connotation sexiste et/ou antisémite. Magali Berdah, 42 ans, avait confié au tribunal avoir été « à deux doigts de (se) jeter par la fenêtre ».

La peine la plus sévère prononcée mardi atteint 12 mois de prison ferme. Les prévenus - âgés de 20 à 49 ans et résidant dans toute la France - ont par ailleurs été condamnés à des amendes de 300 à 700 euros, et à suivre un stage de citoyenneté. Il leur est interdit, pendant deux ans, d’entrer en contact, y compris sur les réseaux sociaux, avec la victime.

La plupart ont expliqué qu’ils voulaient mettre en cause Magali Berdah pour de supposées pratiques commerciales trompeuses à travers sa société Shauna Events - qui met en relation influenceurs et marques.

Booba également mis en cause

Presque tous ont évoqué le rôle dans cette controverse du rappeur Booba, qui s’est lancé en 2022 dans une croisade contre Magali Berdah et contre ceux qu’il appelle les « influvoleurs » et qu’il accuse de multiples arnaques à l’encontre des internautes.

Booba est lui-même mis en cause dans ce dossier, mais à travers une procédure distincte : il est mis en examen depuis octobre 2023 pour harcèlement moral en ligne aggravé et placé sous contrôle judiciaire.

Dans sa décision de mardi, le tribunal correctionnel a justement évoqué le rôle de Booba, en expliquant que les faits « découlent des publications du rappeur », dont « les prévenus avaient parfaitement connaissance », ont résumé dans un communiqué les trois défenseurs de Magali Berdah, Mes Antonin Gravelin-Rodriguez, Rachel-Flore Pardo et David-Olivier Kaminski.

Dans une tout autre affaire, Magali Berdah doit être elle-même jugée en septembre à Nice pour banqueroute et blanchiment, mais pour des faits antérieurs à la création de sa société Shauna Events. Et ce alors que sa puissante agence fait pour sa part l’objet d’une enquête préliminaire à Paris, notamment pour escroquerie.

À voir également sur Le HuffPost :

Cyberattaques : 800 sites administratifs visés lors d’une opération « d’une ampleur inédite » le 10 mars

La Cnil donne ses conseils après le vol de données de 33 millions de Français